Critique

Anatomie d'une collection - 2eme partie

3 sur 5 étoiles
Le Palais Galliera se pare d'une exposition splendide mais quelque peu décousue.
  • Art, Textile
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Time Out dit

Suite et prolongation de l’exposition 'Anatomie d’une collection' au Palais Galliera, où s'expose une partie de sa collection textile, avec le renouvellement d’une quarantaine de pièces présentées.

On écarquille les mirettes devant des « reliques » d’exception telles que le corset de la reine Marie-Antoinette, le pantalon du dauphin Louis XVII ou encore le sublime manchon bleu et or de la princesse Mathilde. On parvient même à être comblé face à la robe empire de Joséphine de Beauharnais – formidablement bien conservée et sur laquelle on apprend une drôle d’anecdote – ainsi qu’en admirant un authentique bonnet phrygien et sa cocarde tricolore, lourds de sens républicain. Mais à moitié seulement. A l’image de l'espace consacré à l’exposition, deux fois plus petit que celui accordé à ‘Fashion Forward’. Ramassée sur quatre pièces, la muséographie de cette « anatomie » n’offre en effet pas assez d’espace à chacun de ces chefs-d’œuvre vestimentaires. Pour la métaphore, on pourrait dire qu’elle ressemble à une penderie débordant d’habits. On regarde ainsi une pièce en louchant sur sa voisine et, dans ce cas-là, difficile de s’accrocher aux détails. Ce qui est vraiment dommage car, bien que certaines couleurs soient passées, on ressent toute la beauté jadis d’un objet dans le dessin de son épaulette ou la courbure de son pli. 

En somme, on est d’autant plus déçu par la mise en scène de 'Anatomie d’une collection' que son potentiel s’avérait palpable. Quelle bonne idée que de mettre les ensembles portés par des anonymes, tels le bleu de travail ou la blouse d’infirmière, en regard de ceux de célébrités (comme Audrey Hepburn, Gala Dali ou encore Brigitte Bardot et sa robe incendiaire dans le film ‘La Femme et le Pantin’). Alors que les musées accordent généralement peu d’importance aux fripes de tous les jours, le Palais Galliera a eu l’intelligence de promouvoir l’égalité sociale d’une manière subtile (et textile). Mêler quelques objets de mercerie et carnets d’esquisses de Christian Dior à son exposition lui a également évité de se transformer en défilé de mode, voire en concept-store figé. Bien qu’elle aurait gagné à contextualiser davantage son sujet.

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Infos

Site Web de l'événement
palaisgalliera.paris.fr/
Adresse
Prix
6 à 9€
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