Si les arts « premiers » africains et océaniens ont depuis longtemps déjà conquis les musées, l'art philippin reste lui très méconnu. D'ailleurs, jamais une exposition d’une telle importance n'avait été consacrée, en Europe, au patrimoine préhispanique de cet archipel composé de plus de 7 000 îles, entre mer et montagne. Face à une telle diversité, difficile de trouver un angle d'attaque, hormis celui pour lequel a opté le musée du quai Branly : l'échange. Des échanges qui s'opèrent d'abord entre îles voisines puis, à partir du Xe siècle, quand les voyages en haute mer remplacent les timides cabotages, au cœur d'un réseau plus dense. Les Philippines se retrouvent au carrefour d'une zone commerciale où se croisent marchands malais, chinois et indiens, parfois musulmans, qui vont influencer l'art et la culture de ces territoires émiettés de l'océan Pacifique.
Armes, statuettes, parures, vêtements et objets funéraires s'impriment du lien animiste qu'entretiennent les Philippins avec la nature et les forces cosmiques. On découvre leurs rites initiatiques ou leurs traditions les plus fameuses (les chasseurs de têtes humaines). L'âge d'or de l'archipel, entre les IXe et XIIIe siècles, révèle une civilisation dont le raffinement imprègne autant les cuillères aux manches délicatement sculptés que les bijoux forgés dans le précieux métal jaune, réalisés avec une virtuosité qui impressionna grandement les avides conquérants espagnols. Des sculptures des Hautes Terres de Luçon à la nature stylisée des terres du Sud, en passant par les tissages aux lignes ondoyantes des régions montagneuses, la culture philippine se dévoile dans toute sa diversité au musée du quai Branly.
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