2011 fut une sacrée année dans l’histoire des péniches de l’Est parisien. Tandis que le club techno Concrete s’installait sur le port de la Rapée, Petit Bain prenait ses quartiers sur l’autre rive, au pied de la Bibliothèque nationale de France. Construite au printemps 2011 par un collectif d’architectes, cette barge a une sacrée tronche avec ses 45 mètres de long, 11 de large et 6 de hauteur, où se déplient un resto, un rooftop avec vue sur la Seine et une salle de concerts de 450 places.
En haut des plus belles vagues stylistiques
Pour la salle de concerts, vous pouvez y aller les yeux fermés, la prog est parmi les plus qualitatives sur la place de Paris. Si le tropisme rock indé (au sens très large) des programmateurs successifs est évident, la ligne n’a cessé de s’ouvrir, tant en styles qu’en fuseaux horaires – les soirées clubbing de Petit Bain sont de haute volée, tout en restant défricheuses et pointues quel que soit le style mis en avant.
En une semaine, il est possible d’assister à un concert des Anglais post-punkistes de Cool Greenhouse, vous faire assaisonner par les hérauts de la pop sous Lexomil de Bruit Noir, enchaîner avec une cuvée du label défricheur Professeur Promesses ; passer une tête à une soirée du festival mi-musique mi-graille Delight ; ou être secoué pendant les soirées reggaeton Jet Lag ou drag de Kindergarten. Enfin, détail important : le système-son est d’une qualité qui régale autant le public que les artistes.
Une île dans la ville
L'autre point fort de Petit Bain, c'est sa dimension sociale avec des initiatives avec les quartiers du 13e arrondissement, les personnes réfugiées, les scolaires mais aussi la mise en place de tarifs réduits pour les personnes dans le besoin. A signaler également : un resto végé où, pour chaque repas, 50 centimes sont reversés à l’asso solidaire Hello Ernest. Bref, vous avez capté, Petit Bain est l’un des plus beaux poissons de l’aquarium des lieux culturels parisiens.