Cela fait bien longtemps que nous empruntons le chemin qui mène jusqu'au Cannibale Café, tant et si bien qu'on pourrait presque y aller les yeux fermés si notre peur de se manger des poteaux n'était pas si justifiée. Mais récemment, en feuilletant nos fiches bristols fluotées (rangées dans des placards au doux parfum de naphtaline), nous nous sommes aperçus qu'il n'y avait aucune critique du Cannibale Café, ni dans nos archives ni sur les Internets. Sacré manquement.
On imagine d'ici les haters s'en donner à cœur joie à coup de « Merci Time Out... So 2000. » Mais qu'importe, pour ceux qui ne connaissent pas encore cette place to be, was, been, il est temps d'emprunter la rue Jean-Pierre Timbaud et de s'arrêter au 93, là où le Cannibale s'est installé il y a près de 20 ans.
Apprêtez-vous à être happé par ce grand carnassier, car quand on y est, on y est bien. Et on y reste pour ses serveurs cools, ses planches pantagruéliques (13 €), ses pintes ou son pastis (Kanter à 4 € et pastis à 2 € en happy hour), ses plats du jours (9,90 €) et son alléchante carte changeante (plats entre 12 et 18 €). On y reste même toute la soirée pour se mêler à sa faune bigarrée et écouter ses DJ sets aux petits oignons. Ainsi, vous pourrez y croiser Eric Stil (échappé du Garage MU), patron du rock et de l'early électro qui ne mixe qu'avec des vinyles, Rachid Taha (qui y a présenté l'un de ses derniers concerts), Virginie Despentes et tout un tas de gens qui vous nourriront de rare pépites qui croquent sous la dent. Du bon mais aussi du beau, car le Cannibale est un très joli lieu avec un charme parigot mouluré et un côté déjanté qui nous donne subitement envie de s'acoquiner.