Au 64 rue Jean-Baptiste Pigalle, il n'y a encore pas si longtemps, des filles peu farouches vous accueillaient, assises langoureusement sur des tabourets de bar. Aujourd'hui, elles ont été remplacées par des raquettes de ping-pong, tout aussi aguicheuses. « Au départ, l'idée était d'ouvrir un bar à cocktails qui soit super convivial, nous confie Julien Trollet, l'un des propriétaires du lieu. Il se trouve qu'à Berlin, nous adorons le Dr Pong, un rade où tu fais des tournantes à 10 ou 15 personnes, tu picoles, tu dragues, tu rencontres des gens... Du coup, on a voulu reproduire ça à notre échelle parisienne, beaucoup plus modeste. Notre plan initial était de s'installer dans le 20e, entre Belleville et Ménilmontant, mais pas à Pigalle. Et puis voilà, les circonstances ont fait que nous sommes revenus dans le 9e. » Revenus ? Il faut signaler que l'équipe aux manettes possède déjà le Pile ou Face à quelques centaines de mètres, ancien bar à hôtesses également.
Pas question dans ces conditions d'ouvrir un énième établissement comme les autres. D'où la table de ping-pong, qui fait 70 % d'une table normale. Contrairement au Gossima ping-pong bar, où l'on vient en groupes de potes jouer plutôt sérieusement, elle sert surtout de prétexte pour rencontrer des gens. Étagères intégrées pour poser son verre, rangements pour les sacs : le meuble est optimisé pour que chacun puisse se détendre sans se prendre la tête. Fonctionnelle, la table n'en est pas moins très belle, fabriquée en chêne par un ébéniste. C'est d'ailleurs le bois qui fournit la matière première du bar, que ce soit le comptoir, d'origine, ou les murs de la salle principale. « On voulait une ambiance qui rappelle les vestiaires de club anglais, détaille Julien. C'est aussi ça l'avantage d'un bar, tu peux tester des trucs en matière de déco que tu n'as pas l'occasion de réaliser chez toi.
Côté boissons, le Mini Pong reproduit avec la même réussite la recette du Pile ou Face. Ici, on souhaite rendre le cocktail de qualité accessible à tous. Les ingrédients les plus audacieux sont toujours amenés par touches légères, et plusieurs long drinks sont proposés afin de ne pas écœurer les papilles et l'estomac. De même, les prix attractifs (de 7 à 11 €) permettent à chacun de tester des nouveautés sans prendre le risque de plomber son livret A. Nous avons pu goûter un Tom Tom, fraîche variation à la cerise du Tom Collins et parfaite entrée en matière pour commencer une soirée, avant de jeter notre dévolu sur le Melissa. Proche de la Pina Colada pour son mélange rhum et ananas, ce dernier détone grâce aux gouttes d'amaretto qui en font notre nouvelle madeleine de Proust. N'hésitez pas pour conclure à commander un « mini ». Il s'agit d'un verre d'une plus grande capacité que le shot, idéal pour apprécier les vodkas, gins ou rhums arrangés disponibles au bar. « On a créé le mini pour forcer les gens à ne pas boire cul-sec, précise Julien en nous servant un excellent rhum au bois bandé d'Harry. Ce sont de bons alcools, il faut savoir aussi les déguster. » Un bar bandant, en résumé.
Time Out dit
Infos
Discover Time Out original video