Guide du film de science-fiction : n°30 à 21

Les 50 meilleurs films de science-fiction

Publicité
Retour vers le futur (1985)
Retour vers le futur (1985)
Film de science-fiction de Robert Zemeckis, avec Michael J. Fox, Christopher Lloyd, Lea Thompson et Crispin Glover

La grande idée : faire de la DeLorean, un retentissant échec commercial, la voiture la plus cool pour voyager dans le temps.

La réplique : « Quitte à voyager dans le temps au volant d'une voiture, autant en choisir une qui ait de la gueule ! »

Le futur dans le rétro
Derrière chaque grand film de science-fiction, sous une large couche de sabres lasers, de portes papillons et d’exosquelettes en acier indestructibles, se cache avant tout un script génial. Florilège de tirades et de personnages comme seules les années 1980 ont su en produire – pensez à cet idiot de Biff Tannen –, la trilogie ‘Retour vers le futur’, née du travail commun de l’écrivain Bob Gale et du réalisateur Robert Zemeckis, déchainera ainsi les passions et les entrées au box-office avec pas grand-chose de plus qu’un bon paquet de blagues et un concept fumeux. Avec un Michael J. Fox au sommet de sa gloire juvénile, splendide de naïveté et de décontraction dans son rôle de Marty McFly. Il n’en fallait de toute façon pas beaucoup plus. Prônant la hardiesse au même niveau que la débrouillardise, le je-m’en-foutisme et les joies du rock'n’roll dans la meilleure scène de bal jamais vue au cinéma, le jeune vaurien embarque le doux-dingue Emmett Brown dans une fable d’où sortent vainqueurs les trouillards, les marrants et les hoverboards du second épisode. Et la DeLorean, entrée dans la légende.

L'Armée des douze singes (1995)
L'Armée des douze singes (1995)

Film de science-fiction de Terry Gilliam, avec Bruce Willis, Madeleine Stowe et Brad Pitt

La grande idée : reprendre le concept de ‘La Jetée’ de Chris Marker et d’un temps tragique immuable, pour y plonger Bruce Willis et Brad Pitt.

La réplique : « Il n’y a ni justice, ni injustice, il n’y a que l’opinion populaire. »

Mais de quoi tu parles, Willis ?
Sans rester comme un sommet de la science-fiction à la ‘Brazil’, l’autre chef-d’œuvre du genre qu’on doit au Monty Python Terry Gilliam, cette ‘Armée des douze singes’ conserve un charme singulier, étrange et déboussolant. Bruce Willis y incarne un criminel de seconde zone sur une Terre rongée par la maladie, renvoyé dans le passé afin d’observer les racines de l’épidémie. En chemin, il tombe amoureux de Madeleine Stowe (c’est de bonne guerre) et se fait enfermer dans un asile de fous furieux, où il rencontre Brad Pitt dans l’un de ses meilleurs rôles, en éco-terroriste illuminé et ultra-nerveux. Inspirée de ‘La Jetée’ de Chris Marker, l’intrigue surréaliste de Gilliam part un peu dans tous les sens, mais avec de quoi agréablement pulvériser le cerveau du spectateur. De plus, ‘L’Armée des douze singes’ reste l’occasion de voir Bruce Willis porter une perruque blonde et un t-shirt hawaïen – ce qui représente un joli bonus.

Publicité
E.T. l'extra-terrestre (1982)
E.T. l'extra-terrestre (1982)
Film de science-fiction de Steven Spielberg, avec Dee Wallace, Henry Thomas et Drew Barrymore

La grande idée : créer une interaction sentimentale forte entre un enfant et un extra-terrestre.

La réplique : « Je suis toujours là. »

Vers la Lune et au-delà
L’histoire est connue. Sur le plateau de ‘Rencontres du Troisième Type’, François Truffaut clame que Spielberg devrait abandonner les vaisseaux spatiaux pour se mettre à filmer des enfants. S’il a bien entendu la deuxième partie de la phrase, Spielberg décide de faire fi de la première pour réaliser ce qui restera comme le film le plus vu au box-office mondial, avant de se dépasser lui-même avec 'Jurassic Park'. Toujours obsédé par la famille idéale et le rire des enfants, le réalisateur raconte l’arrivée pacifique sur terre d’un extra-terrestre botaniste et son adoption par une famille en pleine crise. Bien moins clément avec les humains que son précédent ‘Rencontres du Troisième Type’, ‘E.T. l’extra-terrestre’ n’en reste pas moins un excellent divertissement familial ponctué de scènes mémorables, comme l’enlèvement de la petite créature et son ultime traversée du ciel, à classer du côté du quatrième épisode de la série ‘Star Wars’ à qui il adresse d’ailleurs plusieurs clins d’œil. Bien involontairement le plus grand succès commercial de Truffaut.

RoboCop (1987)
RoboCop (1987)

Film de science-fiction de Paul Verhoeven, avec Peter Weller, Nancy Allen et Ronny Cox

La grande idée : les nouvelles technologies vont s’imposer à tous les aspects de notre vie quotidienne, y compris le respect de la loi.

La réplique : « Tu vas te rendre, crapule ! »

La loi, c’est lui
A force de visionner des films de science-fiction, nous connaissons tous la fin du film : le futur sera vicieux, odieux même, et la Terre plus pauvre et plus violente. Les grandes fortunes vont se cacher dans de belles résidences avec vue sur la misère du monde tandis que la plèbe va devoir se frayer un passage dans des rues peuplées de clochards mangeant des rats à la broche. Après tout, si c’est dans un film, c’est que c’est vrai. La seule chose qui reste à l’humanité est donc l’espoir de voir surgir rapidement RoboCop, capable seul de nettoyer les rues de Détroit dans le futur extrêmement satirique et dystopique de Paul Verhoeven. Le film, sorti en 1987, ne brille pas uniquement par son humour omniprésent. Il symbolise toujours et encore les gouvernants assoiffés de pouvoir et les réseaux de corruption organisés à l’échelle d’une ville entière. Sombre et extrêmement violent, 'RoboCop' présente à peu de détails près ce qui pourrait être le pire des futurs imaginables, et il semble bien ne rien y avoir à faire contre ça. Si ce n’est prier pour sa venue le plus rapidement possible.

Publicité
  • Cinéma
  • Fantastique
L'Invasion des profanateurs de sépultures (1956)
L'Invasion des profanateurs de sépultures (1956)

Film de science-fiction de Don Siegel, avec Kevin McCarthy, Dana Wynter et King Donovan

La grande idée : est-ce qu'un classique film de propagande antisoviétique ne pourrait pas aussi être une critique du maccartysme ?

La réplique : « Ils sont déjà là ! Vous êtes le prochain ! Vous êtes le prochain ! »

Coucher avec l'ennemi
S'agit-il d'une satire futée du conformisme et du consumérisme américain, ou d'une parabole réac sur l'infiltration rampante du communisme aux Etats-Unis ? C'est certainement cette ouverture, cette indécision qui a rendu si durable cette adaptation de l'angoissant roman de Jack Finney par Don Siegel. Mais au fond, tout cela ne serait pas grand-chose sans le caractère extrêmement divertissant et dynamique du film. Bien sûr, le côté col blanc coincé des années 1950 a pris un sérieux coup de vieux  surtout quand des scientifiques à pipes s'en mêlent , mais ce côté vintage ne manque pas de contribuer au charme décalé et fantastique du long métrage. Jusqu'à sa fin explosive, l'une des plus sombres du cinéma de science-fiction, et diablement audacieuse pour son époque.

La Planète des singes (1968)
La Planète des singes (1968)

Film de science-fiction de Franklin J. Schaffner, avec Charlton Heston, Roddy McDowall et Kim Hunter

La grande idée : les singes sont ici le miroir des hommes : les pires des animaux.

La réplique : « Enlève tes pattes puantes de là, espèce de singe ! »

Gare au gorille
Rod Serling, le créateur de la série ‘The Twilight Zone’, travailla sur l’une des premières moutures du script, inspiré par le roman éponyme de Pierre Boulle. Et il n’y a pas à dire : on nage effectivement en pleine « quatrième dimension ». Astronaute américain cynique, George Taylor (Charlton Heston) débarque ainsi sur une planète dont les grands singes constituent l’espèce dominante, et où les humains se voient réduits à n’être que des animaux stupides. Taylor se lie alors avec deux scientifiques chimpanzés, qui vont l’aider à s’enfuir vers la Zone Interdite, où l’attend une surprise encore plus détonante. Récit d'aventure aux costumes impressionnants pour l'époque, ‘La Planète des singes’ fait aussi partie de ces films de science-fiction qui eurent une influence considérable sur la culture populaire américaine, occasionnant de nombreuses suites et parodies  qui n'en retrouvèrent jamais le charme vintage.

Publicité
A.I. Intelligence Artificielle (2001)
A.I. Intelligence Artificielle (2001)
Film de science-fiction de Steven Spielberg, avec Haley Joel Osment, Jude Law et Frances O'Connor

La grande idée : une exploration de la morale humaine et de notre culture du jetable.

La réplique : « Les humains… Rien ne peut les arrêter. »

Assez d’enfantillages
Au commencement était un projet pour Stanley Kubrick. Un conte situé dans un futur proche, basé sur la nouvelle de Brian Aldiss racontant l’histoire d’un garçonnet robotique programmé pour aimer. Le réalisateur new-yorkais, finalement peu convaincu, laissera l’idée à son compatriote Spielberg, qu’il jugeait plus à même de mener cette histoire à bon port. Après le décès du maître de la science-fiction en 1999, celui-ci en fît un hommage a son ami disparu. Kubrick, bien entendu, avait une fois de plus raison. Ce David, au visage si délicat, est l’incarnation suprême du héros spielbergien, un être coincé à jamais dans l’enfance et les caprices de sa mère de substitution, qui l’adopta pour mieux l’abandonner. Les circonstances, ici la rébellion des Hommes face aux machines, pousse le jeune robot à parcourir le monde pour découvrir son véritable géniteur. Un périple cauchemardesque calqué sur le conte de ‘Pinocchio’ incluant Jude Law en gigolo d’acier, une fête de la décroissance avant l’heure, une visite de Manhattan immergé et un climax tout spielbergien. En deux mots ? Controversé et spectaculaire.

Le jour où la Terre s'arrêta (1951)
Le jour où la Terre s'arrêta (1951)
Film de science-fiction de Robert Wise, avec Michael Rennie, Patricia Neal et Hugh Marlowe

La grande idée : l'imposant et inarrêtable robot Gort. Imaginez T2000 en plus balaise avec un côté bienveillant.

La réplique : « Klaatu barada nikto ! »

Le nucléaire ? On fera sans
1950 a clairement marqué une nouvelle aube pour la science-fiction hollywoodienne, marquée par trois films alors en production : ‘Destination Moon’, ‘The Thing from Another World’ et le désormais classique ‘Le jour où la Terre s’arrêta’. Le film de Robert Wise a défini le genre en tellement de points, comme la bande-son tout en thérémine de Bernard Herrmann, la standardisation de la soucoupe volante comme récipient servant à voler pour les extra-terrestres, l’aspect du robot Gort qui marquera deux décennies de robots-ménagers et la meilleure tirade en langue extra-terrestre. Cependant, outre ces quelques détails devenus bien plus drôles qu’ils ne l’étaient à l’origine, le film se base sur la réponse que l’humanité donnerait à une apparition pacifique d’une civilisation inconnue, évidemment hostile. Face à elle, le robot et son maître-chien décidé à se venger et à notamment faire s’arrêter le monde entier pendant 30 minutes. Tirer en premier n’était vraiment pas une bonne idée.

Publicité
  • Cinéma
  • Fantastique
Bienvenue à Gattaca (1997)
Bienvenue à Gattaca (1997)

Film de science-fiction d'Andrew Niccol, avec Ethan Hawke, Uma Thurman et Jude Law

La grande idée : dans un futur proche où les données génétiques décident du statut social, un jeune homme ambitieux décide de rompre le statu quo.

La réplique : « Désormais, nous avons fait de la discrimination une science. »

Quand les gènes gênent
Rêvant de rejoindre l’élite des astronautes d’une société eugéniste, Ethan Hawke se retrouve à devoir tricher lors de multiples tests génétiques : empreintes digitales, tests sanguins et urinaires, relevé d’ADN… Dans ce meilleur des mondes, oppressant et tyrannique, mis en scène par Andrew Niccol, une enquête sur un homicide – a priori sans rapport avec l’intrigue principale – menace de dévoiler la mascarade existentielle et les plans secrets de son héros. Un récent classique de la SF, doublé d’une irrésistible montée en tension dramatique.

Silent Running (1972)
Silent Running (1972)

Film de science-fiction de Douglas Trumbull, avec Bruce Dern, Cliff Potts et Ron Riefkin

La grande idée : l’humanité va tellement démolir sa planète que l’on sera bientôt forcés d’embarquer les derniers espaces verts avec nous dans le cosmos.

La réplique : « Il n’y a plus de beauté et il n’y a plus d’imagination. Il n’y a plus de frontière à conquérir. »

Jardins suspendus
Au cours des années 1970, les hippies étaient vraiment partout, y compris à l’écran et jusqu’aux tréfonds de notre univers. Dans un futur qui a vu la flore disparaître d’une planète Terre à laquelle la science-fiction n’a vraiment rien épargné, une poignée de vaisseaux spatiaux servent de jardins biologiques pour les quelques espèces sauvées de l’extinction totale. Avec l’espoir, à terme, de revégétaliser une planète bleue plus vraiment très verte. Mais les pilotes se voient confiés l’ordre de détruire les serres pour reprendre des missions commerciales bien plus convenables. Freeman Lowrell, contrairement à ses confrères ravis de retrouver la terre ferme, décide de désobéir et de préserver ses serres en compagnie de quelques droïdes bipèdes et joueurs de cartes. Le peace and love ne suffisant pas, Lowrell n’hésite pas à tuer ceux s’opposant à sa volonté de préservation. Aussi daté que Joan Baez (dont la voix parcourt l’espace du film), ‘Silent Running’ fait preuve de trop de naïveté pour concurrencer un ‘2001, l’Odyssée de l’espace’, dont il partage le directeur des effets spéciaux (que l’on retrouvera également sur ‘Star Trek’, ‘Blade Runner’, ‘Rencontre du Troisème Type’ et ‘Tree Of Life’), ainsi que la thématique du rapport de l’Homme à son ambition. Mais on ne peut s’empêcher d’en goûter le final, autrement plus cynique, deuxième mort pour le rêve hippie.

Retour à l'accueil

Recommandé
    Vous aimerez aussi
    Vous aimerez aussi
    Publicité