Weegee fait aujourd’hui l’objet d’une maousse rétrospective à la Fondation Henri Cartier-Bresson, qui dévoile une pratique protéiforme et bien plus politique qu’on ne veut le croire. Né en Ukraine sous le nom d’Asher Fellig, il débarque aux Etats-Unis en 1910 à l’âge de 10 ans. La conscience de sa classe sociale d’origine ne le quittera jamais. Ses premières prises de vues ? Il les prend la nuit, cigare au bec, pour le compte d’une agence de presse qui salue assez vite son goût pour le sang. Un petit côté voyeur se dessine au passage, qui ne fera que s’accentuer après la guerre, lorsqu’il part à Hollywood opérer un virage à 180 degrés. La misère sociale fait peu à peu place à une critique de la société du spectacle et ses photos people se font de plus en plus caricaturales. Dans une scéno aussi froide que les corps inertes et les sourires des mondaines californiennes qu’il photographie, on découvre un corpus à première vue décousu, qui forme peu à peu un tout assez logique grâce à un commissariat quasi cinématographique.
Paris, qui a vu naître le 8e art au XIXe siècle, demeure à bien des égards le centre névralgique de la création photographique : les musées déroulent les tapis rouges pour les maîtres de l'argentique, les galeries s'arrachent les talents émergents, le public se précipite aux portes des expos et Paris Photo, salon incontournable du mois de novembre, connaît un succès international. C'est d'ailleurs souvent ici que finissent par échouer les photographes contemporains en mal de reconnaissance. Pas de doute, les temps sont cléments pour les photophiles à Paris. Preuve en est, voici quelques expos pour en prendre plein les yeux.