Nous voilà donc obligés d'en remettre une couche : l'Europe est mal-en-point, l'économie s'effondre, la population se radicalise, et l'Italie paraît de plus en plus en première ligne. Pour certains c'est déjà une réalité depuis quelques années, pour d'autres zapper ne suffira sans doute bientôt plus. Avec
'ACAB', Stefano Sollima aborde le sujet sans détour, à travers le quotidien d'une brigade de « celerini », ces CRS italiens autant détestés par la population que craints des autres flics - notamment depuis l'assassinat par l'un d'eux du militant Carlo Giuliani, en marge du G8 de Gênes en 2001. Un choix audacieux pour une plongée en apnée dans un milieu violent et secret, révélateur des tourments qui agitent aujourd'hui la société italienne. Car derrière les apparences, le réalisateur d''ACAB' cherche avant tout à mettre à nu une violence virale, ayant la haine pour vecteur. Noir c'est noir. Il n'y a plus d'espoir ? Stefano Sollima était de passage à Paris en juillet pour parler de son film et évoquer l'enlisement de son pays, auquel le départ de Berlusconi n'aura définitivement rien changé...