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Mademoiselle Maurice inaugure la plus grande fresque de Paris samedi 25 juin

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Il paraît que les artistes ont la tête dans les nuages. Mademoiselle Maurice ne fait en tout cas pas mentir cet adage. Perchée là-haut sur sa nacelle, la demoiselle (dont nous vous dressions le portrait le mois dernier) côtoie en effet le ciel pour réaliser la plus grande fresque parisienne. Un mur de 140 mètres de long et 15 mètres de haut, dans le 13e arrondissement, auquel la street artiste a pour mission de redonner des couleurs avant sa destruction fin août. 

Du numéro 1 au numéro 17 de la rue Paul Bourget, Mademoiselle Maurice a donc débuté son mois de juin en repeignant toute la surface du bâtiment en noir. Soit 1 800 m2 de façade environ : un travail colossal que la dynamique jeune femme a abattu seule, en seulement trois jours. Puis est venu le temps de coller ce qui a fait l'originalité de son travail : ses oiseaux en origami. 15 000 oiseaux, pour être précis. Que Mademoiselle Maurice et une poignée d’amis se sont amusés à plier à la main, un par un. Un coup à s'endormir en comptant ces jolis papillons de papier et non plus des moutons dans un pré...

© C.Gaillard

Ce samedi 25 juin, les curieux de porte d'Italie ou d'ailleurs pourront donc admirer, lors de son inauguration, le beau gros bébé de Mademoiselle Maurice. Une œuvre gigantesque que nous avons eu la chance de découvrir mi-juin, alors qu'elle était encore en pleine conception. Profitant de chaque éclaircie que la capricieuse météo printanière lui accordait, Mademoiselle Maurice a toutefois eu la gentillesse de descendre de son nuage en forme de nacelle de chantier pour nous parler un instant de son chantier à elle. 

Avec effusion, l'artiste nous explique que ces envolées oniriques, en plus de ravir nos yeux, retracent le cycle lunaire. Une façon pour elle de faire un clin d'œil à sa grand-mère, qui ne plante jamais un poireau sans consulter la course de l'astre nocturne avant. Mais, puisque son travail à forte teneur en endorphine (l’hormone du bonheur) laisse libre cours à l’interprétation de chacun, certains pourraient aussi bien voir dans ce vol d’hirondelles arc-en-ciel une allégorie du phénix renaissant de ses cendres. Une notion d’évolution et de transformation qui fait écho à la prochaine disparition du bâtiment. Et puisque la liberté et l'humanisme sont deux fers de lance du travail de Mademoiselle Maurice, ce sont les habitants du quartier qui ont choisi, parmi trois idées de motifs, le projet final qui sera révélé ce week-end. Un plébiscite artistique à admirer tout l’été.

© C.Gaillard

Après cet agréable interlude verbal, Mademoiselle Maurice remonte vite dans sa nacelle (sous la surveillance de Michel) pour continuer à scotcher ses origamis que de petites mains bénévoles vernissent au sol. Quelques gouttes de pluie dégringolent du ciel comme ses délicats pliages de la façade mais qu’importe, la jeune femme survitaminée poursuit sa titanesque entreprise sans se départir de son sourire. Véritable vent de fraîcheur soufflant dans la monotonie urbaine, elle offre ainsi aux passants ébahis un spectacle vivant des plus époustouflants. Et ce jusqu’à vendredi. 

Les feuilles (de papier), elles, tomberont à l'orée de l'automne. Alors, d'ici là, tâchons d'en profiter au maximum !

© C.Gaillard

©C.Gaillard

Quoi ? • ‘Cycles lunaires’ de Mademoiselle Maurice.

Où ? • Du 1 au 17 rue Paul Bourget, Paris 13e.

Quand ? • Performance de Mademoiselle Maurice visible jusqu’à l’inauguration de la fresque le samedi 25 juin 2016 à partir de 14h30. Fresque visible jusqu’à la fin du mois d’août. 

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