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« 751301. » Mais à quoi correspond cet étrange matricule qui fait parler de lui ces derniers temps ? Des allures d’arrondissement un peu trop long, impossible à situer sur une carte, et pourtant : voilà un nombre comme le symbole d’une terra restée trop longtemps incognita dans notre capitale. Aujourd’hui, le rêve des frères Julhès, Sébastien et Nicolas, est bien devenu réalité. Culottée, la fratrie l’est assurément pour avoir réussi à convaincre la mairie d’installer un alambic en plein Paris, ville qui n’en hébergeait plus depuis au moins un siècle – à part celui de votre oncle Lucien qui distille dans sa salle de bain, bien sûr. Pour eux, ce sera un alambic Holstein allemand customisé de 400 litres, et sa colonne à plateau qui offre pas mal de possibilités.
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On comprend dès lors pourquoi on retrouve ce « 751301 » (le département (75)/l’année d’autorisation (2013)/« 01 » pour premier alambic) sur leurs bouteilles aux airs de généreux flacons de parfum. A l’image des micro-brasseries et de la renaissance de la bière francilienne en général, les deux entrepreneurs passionnés sont fiers de relocaliser un savoir-faire. Et heureusement pour nous, la Distillerie de Paris ne compte pas s’arrêter là : puisque le terroir et la tradition se doivent de rester vivants et ouverts pour durer, Sébastien et Nicolas n’hésitent pas à expérimenter, tester, réinterpréter les classiques du rayon spiritueux pour réactualiser leur pertinence. Et pourquoi pas, à terme, former d’autres passionnés dans leur local du 10e arrondissement.
© Vincent Pflieger
Ce 27 mars 2015 à la Grande Epicerie du Bon Marché, on a pu déguster leur délicieuse Flavoured Vodka Lime aux arômes de cédrat (ancêtre du citron) et de bergamote, idéale pour rafraîchir une belle soirée d’été (ou même de printemps, tiens). Des arômes marqués et un joli développement en bouche, ce qui ne doit rien au hasard : la Distillerie travaille avec des fruits frais sélectionnés à Rungis, et ne pratique pas la distillation à froid. Bref, une réussite, qu’on imagine aussi très bien en cocktail. Bien plus sec mais tout aussi goûtu, le Gin Tonik (rendu « tonic » grâce à l’ajout de quinquina) séduira les amateurs – dont malheureusement nous ne sommes pas.
© Vincent Pflieger
Si « artisanat » est le plus souvent synonyme de « qualité », il rime aussi avec « pas le pouvoir d’achat ». Il faudra donc compter une quarantaine d’euros pour une bouteille de 50 cl. Mais à ce prix et avec ce goût, à vous de faire en sorte que le divin distillat reste quelque temps dans votre bar. Pour la vodka pomme, vos potes repasseront.