Peu avant son décès en 1957, Constantin Brâncuși a légué la totalité de son atelier à l’Etat. Œuvre d’art à part entière, ce havre de création quitte le dédale des rues de Montparnasse sous la direction de l’architecte Renzo Piano, chargé de le reconstituer à l’identique à Beaubourg, pour faciliter sa conservation et son accès au public.
C’est en 1997 que l’Atelier Brâncuși, tel qu’on le connaît aujourd’hui, ouvre ses portes sur l’esplanade du Centre Pompidou. Le menu présenté est imposant : 137 sculptures, 87 socles originaux, 41 dessins, deux peintures et 1 600 tirages photos. L’infinie fragilité des sculptures en bois et en plâtre, les interminables colonnades en bronze, les formes animales fouillées dans « l'essence cosmique de la matière », les études photographiques… La démarche de l’artiste prend ici tout son sens et témoigne de la manière dont Brâncuși, pour lequel l’unité spatiale de l’atelier était une composante essentielle de l’œuvre, révolutionna la sculpture en explorant son rapport fusionnel au matériau et à l’espace.