Charles Nègre, 'Les Ramoneurs'
/ © Musée Carnavalet / Roger-ViolletCharles Nègre, 'Les Ramoneurs', avant mai 1852
/ © Musée Carnavalet / Roger-Viollet

Musée Carnavalet • Les Ramoneurs

Charles Nègre, avant mai 1852

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Bien que ses trésors soient rarement révélés au public en raison de leur fragilité, il nous était difficile de résister à la tentation de pousser la porte du cabinet photographique du musée Carnavalet, riche de clichés du XIXe siècle. Au sein de cette collection de photos primitives, vestiges d'un Paris prisonnier du sépia, résident notamment ces trois ramoneurs, immortalisés sur le quai Bourbon par Charles Nègre en 1851. Si, à l'époque, il était déjà courant de photographier les petits métiers parisiens, Nègre innove ici en choisissant de mettre en scène des personnages « en marche » – ou du moins des personnages qui font mine de marcher, puisque le temps d'exposition que nécessitait ce genre de prise de vue laisse supposer que les modèles ont dû prendre la pose, longuement, un pied devant l'autre.

Ainsi, dès le milieu du XIXe siècle, ces 'Ramoneurs' annoncent ce qui deviendra l'une des grandes obsessions de la photographie : la saisie du mouvement dans l'instant. A cette volonté de capturer une sorte d'« instant décisif », s'ajoute un jeu de lumière surprenant, obtenu grâce à un dispositif optique spécialement conçu pour l'objectif de Charles Nègre. Au premier plan, des contrastes marqués ; au second, des façades surexposées qui semblent presque s'étirer en pointillés, comme déformées par l'illusion du mouvement. Pensée à l'origine comme une étude préparatoire pour un tableau (Charles Nègre étudiait alors la peinture dans l'atelier de Paul Delaroche), cette photo devient célèbre dès 1852 lorsqu'elle est publiée, dans une version plus petite et arrondie, par le journal La Lumière.

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