Ironie de l'histoire, cet imposant temple, érigé à la gloire de la colonisation et de l’empire dans le plus pur style Arts and Crafts des années 1930, est devenu en 2007 la Cité nationale de l’histoire de l’Immigration, avant de se voir renommer Musée national de l'histoire de l'Immigration. Prudent mais pertinent, le musée se révèle éloigné du fameux débat sur « l’identité nationale » puisque son objectif principal est de rendre hommage aux peuples étrangers venus s’installer en France. Mais aussi de sensibiliser le public aux luttes et aux douleurs qui ont marqué l’histoire de cette immigration massive.
Après avoir été repensé en 2014, le parcours dédié à la collection permanente connaîtra une nouvelle mouture en 2023 : ses espaces d'exposition passeront de 1 400 à 1 800 mètres carrés. On devrait y retrouver dix sections imaginées autour de dix grandes dates, entre 1789 et 2015, avec œuvres modernes, objets et parcours de vie. Quant aux expositions temporaires, elles continuent, alternant toujours entre portraits de peuples immigrés, dossiers thématiques comme « Frontières » et expositions monographiques autour de sujets de fond comme les photographies de banlieue de Patrick Zachmann. Toujours loin des clichés.