Rembrandt, 'Les Pèlerins d'Emmaüs', c. 1628 / Paris, musée Jacquemart -André  - Institut de France / © C. Recoura
Rembrandt, 'Les Pèlerins d'Emmaüs', c. 1628 / Paris, musée Jacquemart -André - Institut de France / © C. Recoura

Musée Jacquemart-André • Les Pèlerins d'Emmaüs

Rembrandt, c. 1628

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Pas un, ni deux, mais trois Rembrandt. C'est le genre de gâteries qu'on peut inscrire sur sa liste de courses quand on s'appelle Edouard André, qu'on a du flair, des lingots d'or et une envie irrépressible d'ériger une collection de chefs-d'œuvre des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles. Parmi les trois toiles du maître hollandais que le fils de banquier, sponsorisé par le portefeuille de papa, s'offre sous le Second Empire, ce tableau de jeunesse est peut-être le plus saisissant. Episode biblique rendu de manière très sobre, cette scène d'auberge d'apparence banale représente l'apparition du Christ ressuscité auprès de deux pèlerins, dans la ville d'Emmaüs.

Pour évoquer la divinité, Rembrandt se rabat sur des clairs-obscurs caravagesques (déjà un brin démodés en ces années 1620) et un éclairage artificiel : une lanterne posée au sol illumine le visage d'un pèlerin et de la servante qui s'affaire en toile de fond, tandis qu'au premier plan, la silhouette du Christ se fige dans l'ombre. Pas de traits, seule une masse sombre à contre-jour, dont le profil se découpe dans la lumière. « Il y a là une atmosphère qui relève du miracle, nous confie Nicolas Sainte-Fare Garnot. Rembrandt a représenté les deux natures revendiquées par Jésus-Christ : sa nature d'homme, ce corps tapi dans l'ombre, et sa nature rayonnante et divine. C'est la démonstration par la peinture d'un élément de théologie pratiquement impossible à décrire, ce qui est stupéfiant. »


• A découvrir également au musée Jacquemart-André :

'Saint Georges terrassant le dragon' par Paolo Uccello

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