Pour évoquer la divinité, Rembrandt se rabat sur des clairs-obscurs caravagesques (déjà un brin démodés en ces années 1620) et un éclairage artificiel : une lanterne posée au sol illumine le visage d'un pèlerin et de la servante qui s'affaire en toile de fond, tandis qu'au premier plan, la silhouette du Christ se fige dans l'ombre. Pas de traits, seule une masse sombre à contre-jour, dont le profil se découpe dans la lumière. « Il y a là une atmosphère qui relève du miracle, nous confie Nicolas Sainte-Fare Garnot. Rembrandt a représenté les deux natures revendiquées par Jésus-Christ : sa nature d'homme, ce corps tapi dans l'ombre, et sa nature rayonnante et divine. C'est la démonstration par la peinture d'un élément de théologie pratiquement impossible à décrire, ce qui est stupéfiant. »
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