Lorsqu'il hérite de la fortune de son industriel de père, Gustave Caillebotte peut enfin se consacrer à sa passion : la peinture. Il peint, donc, mais devient aussi le mécène de ses amis Degas ou Renoir, et finance des expositions impressionnistes. Si bien qu'à l'époque, il est davantage reconnu en tant que collectionneur qu'en tant qu'artiste. Ce n'est que dans les années 1970, en France mais aussi aux Etats-Unis, que ses toiles seront enfin considérées à leur juste valeur, et en premier lieu ces 'Raboteurs de parquet'.
D'un « sujet vulgaire », l'une des premières représentations du prolétariat urbain, Gustave Caillebotte tire un tableau insolite, d'une grande modernité, qui fut comparé aux blanchisseuses de Degas ou aux glaneuses de Millet (leur ancêtre rural, en quelque sorte). La composition, au cadrage déséquilibré et à contre-jour de surcroît, propose une perspective très inhabituelle. Caillebotte semble s'être inspiré de la photographie, ce qui ajoute encore au côté documentaire de ces hommes œuvrant à la rénovation d'un sol haussmannien. Le jeu des ombres et des reflets, le travail sur la luminosité et le rendu des mouvements des travailleurs en font un tableau atypique, marqué à la fois par l'art antique (dans le rendu des torses nus), le réalisme d'un Courbet et l'impressionnisme.
• A découvrir également au musée d'Orsay :
'L'Eglise d'Auvers-sur-Oise' de Vincent Van Gogh
'Le Déjeuner sur l'herbe' d'Edouard Manet
'L'Origine du monde' de Gustave Courbet
'La Liberté' d'Auguste Bartholdi
Le cabinet de photographie
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