Il paraît que le Palais de Tokyo a la plus belle vue pour se prendre en selfie avec la tour Eiffel. Mais le musée, rénové avec faste en 2012 (passant de 8 000 à 22 000 mètres carrés), est surtout considéré comme le plus grand centre d'art contemporain d'Europe, accueillant la fine fleur des artistes installés et émergents. Immense, le Palais propose une offre protéiforme qui touche à tous les arts, les sens et les fuseaux horaires. Visite guidée du lieu qui a accueilli la première cérémonie des Time Out Food & Drink Awards.
Un musée
Pas de doute, si l’on vient au Palais de Tokyo, c’est avant tout pour ces ambitieuses rétrospectives temporaires – il n’abrite pas de collection permanente. Dans ce labyrinthe de béton brut remodelé par les architectes Lacaton & Vassal, on ne compte plus les expos qui, au fil des années, ont frappé les synapses tant sur le fond que la forme. A la volée, citons le labyrinthe poétique de l’Allemande Ulla von Brandenburg, la dérangeante rétrospective de Miriam Cahn, ou la proposition collective Réclamer la terre autour du réchauffement climatique.
Un sous-sol street art
Autre facette : en 2012, le Palais de Tokyo a mis en branle le Lasco Project, pour lequel il a invité une soixantaine de street artistes à bomber ses souterrains, ses escaliers et autres coins à l’abri des regards. Dans cette grotte d’un kilomètre, les peintres rupestres (quasi que des hommes) se nomment Futura 2000, Azyle mais aussi Seth ou Jacques Villeglé. S’ils ont tous mis leur patte aux murs (mais aussi couloirs, escalier et passages), ils avaient une consigne : le faire en noir, blanc et rouge. Les visites guidées sont faites en trente minutes chrono, contre 2 € en plus du prix du billet classique. Résultat ? Du pur bonheur !
Une librairie
Après la visite, passez à la librairie du Palais – une référence dans le domaine des imprimés d’art – tenue par la maison d’édition Cahiers d’Art et le libraire Walther König. Sur 450 mètres carrés, on retrouve les grandes références telles que Vogue et i-D pour la mode, tout comme Monocle et Le Journal des arts pour le domaine de l'art contemporain, mais également des magazines réputés pour leur approche avant-gardiste comme Purple, Please!, Sleek ou bien Edwarda.
Un club
S’il est l’un des musées qui ferme le plus tard (22h), le Palais de Tokyo est aussi coutumier des nuits blanches. Depuis 2013, le YOYO déploie sa piste (avec dix mètres sous plafond) et ses baffles dans les sous-sols du centre d’art, dans ce qui fut un temps les salles de la Cinémathèque française. Pour la prog, le YOYO titube entre soirées disco, techno et R&B old school. Côté public, ne soyez pas étonné de voir des gosses de riches claquer bouteille sur bouteille dans le VIP. On est dans le 16, hein.
Des restaurants
En parallèle de ses expos et de ses fêtes, le Palais de Tokyo surfe sur la vague culinaire. Sous la coupe de la tentaculaire entité Paris Society (Bonnie, Girafe…), le lieu accueille deux tables distinctes. Si l’on passera sur la cantine transalpine Bambini, le néo-bistrot Monsieur Bleu fait le (bleu de) travail. Mais clairement, le régal des papilles n’est pas le point fort du Palais de Tokyo, surtout depuis la fermeture des Grands Verres.
La billetterie
On finit avec un petit passage au guichet car le Palais de Tokyo se signale aussi par sa politique tarifaire loin d'être excessive. Comptez 12 € pour un billet donnant accès à l'ensemble des expositions ainsi qu'à la majorité des événements proposés. Pour les plus pressés, le musée a mis en place des « visites éclair » permettant de découvrir l'essentiel du palais en 30 minutes chrono, guidé par des médiateurs.