En 2007, le musée de la Chasse et de la Nature, situé dans un splendide hôtel particulier du Marais, a fait peau neuve après de longs travaux. Les deux années de lifting auront suffi à transformer cette institution, qui fleurait la vieillerie et le renfermé, en quelque chose d’à nouveau désirable et fringant. Voire de véritablement unique.
L’agencement d’origine est resté à peu près identique, mais les salles, requinquées et agrandies, dégagent désormais comme un parfum de galerie d’art. En témoignent les excellentes expositions d’art contemporain qui s’y sont succédé depuis la réouverture, accueillant des artistes comme Karen Knorr, Laurent Saksik ou Marc Couturier.
Du côté des collections permanentes, des squelettes de hiboux, de loups, de sangliers et de cerfs, fraîchement ravigotés, figurent parmi les vedettes d’un parcours étonnant, qui traverse l’histoire de la chasse tout en examinant le rapport entre l’Homme et son environnement. On peut ouvrir des tiroirs pour découvrir des moulages d’empreintes et des excréments, ou bien regarder par une lorgnette des vidéos montrant les animaux en action dans leur milieu naturel.
Ici, une poule se reproduit à l’infini par un habile jeu de miroirs ; là, un renard empaillé se prélasse sur un fauteuil Louis XVI comme le plus docile des animaux domestiques. Partout, l’exposition (qui réunit par ailleurs des oeuvres de Rembrandt, Jan Fabre ou Brueghel) dialogue intelligemment avec les lieux, puisant dans sa matière velue de surprenantes pistes de réflexion.