Que ceux qui aiment rappeler aux Parnassiens que leur quartier a perdu de son prestige d’antan se ravisent : le sud de la capitale palpite encore un peu. Rue Raymond Losserand, Monsieur Lapin, fièrement amarré au quartier depuis 1920, a fait ses bagages et, à sa place, Cobéa s’est installé. Le « Co » pour Jérôme Cobou, le « bé » pour Philippe Bélissent, le « a » pour associés et le tout pour faire un clin d’œil à une jolie plante aux clochettes violacées.
Ce restaurant gastronomique aux proportions idéales affiche un décor aussi net et paisible qu’un jardin à la française. Tables rondes, alcôve, chaises à accoudoirs et baie vitrée. Ici tout n’est que luxe, calme et volupté. Et le ballet impeccable des serveurs combiné à la bienveillance de l’hôte ne dément pas l’adage baudelairien. Pour ce qui est de l’assiette, le concept est limpide. Un seul menu dans lequel on pioche selon l’appétit 4, 6 ou 8 plats, de 55 à 95 euros. Les amateurs de surprises auront le loisir de se laisser guider à l’aveuglette par les talents de sommelier de Jérôme Cobou qui accordent deux ou quatre verres de vin au menu choisi.
Si le décor est plutôt sage, les saveurs, elles, ne manquent pas de piquant. Coquilles Saint Jacques parsemées de cèleri et relevées de fines langues de mangue verte, agneau de lait bercé par un délicat houmous, queue de lotte enjôlée d’oignons doux... Et dans un coin, un condiment fruité : citron confit, pâte de coing ou marmelade d’orange pour twister le résultat. Chirurgical. Derrière les fourneaux, Monsieur Bélissent, heureux propriétaire d'un macaron Michelin lors de son passage au Restaurant de l'Hôtel semble bien décidé à éclairer son Cobéa d’une nouvelle étoile. Et c’est bien tout le malheur qu’on lui souhaite.
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