S'offrir de belles assiettes tout en sauces et en viandes charnues, c'est l'esprit des Petites Canailles, qui fleurent bon le bistrot d'antan. Même si tout est neuf, on retrouve l'esprit de la brasserie parisienne à l'ancienne, avec un sol en mosaïque, des murs aux pierres apparentes décorées de vieilles réclames des années 1950, des banquettes rouges et des nappes à carreaux (en papier tout de même). Les tables, donnant la plupart sur des baies vitrées lumineuses, sont agencées dans deux vastes salles. Même en cas d'affluence, on est toujours assuré d’avoir de la place et de l'espace.
Par contre, si vous aimez la cuisine légère et végétarienne, passez votre chemin. Ici, on concocte une cuisine de grand-mère avec de bons ingrédients : le menu est plutôt fait de beaux morceaux de viande, de charcuterie maison et – spécialité des Petites Canailles – de rôtisserie racée, qui change tous les jours. Le maître des lieux Hedi Saïdi propose par exemple un demi-coquelet à la broche avec son jus de thym et sa purée de carotte à 14 euros. En bon carnivore, on en salive d'avance. Les vins, produits par des petits vignerons indépendants, sont très parfumés, plutôt orientés crus du Languedoc, mais la carte propose suffisamment de choix pour satisfaire n'importe quelle pulsion de rouge tannique ou de blanc très sec. Le sympathique patron pourra vous conseiller si vous hésitez. Le midi, on s’approprierait bien les Petites Canailles comme cantine, avec un plat du jour à moins de 10 euros (goûtez-moi ce sauté de veau au vin blanc avec ses pommes rissolées et sa persillade). Si vous travaillez ou vivez à la frontière du Marais, voilà une aubaine pour vos papilles, certainement fatiguées des sandwichs un peu fades que vous leur imposez.