Rroll

Dans la famille des restaurants « mon produit, mon obsession », après la grand-mère boulette, l’oncle ceviche et la cousine volaille, je demande le petit frère roll… Bonne pioche. Les frappés du roulé ont désormais leur Mecque : un salon de thé, grand comme un mouchoir de poche et entièrement dédié à ces pâtisseries scandinaves. Si aux Etats-Unis, on les retrouve essentiellement en version sucrée, parfumées à la cannelle, chez Rroll à Château Rouge, elles se déclinent à toutes les sauces. Salées ou sucrées, selon l’humeur et le moment de la journée. Un roll au chèvre frais, au pesto et aux raisins secs pour le brunch, un autre à la confiture d’oignons, au jambon sec et aux noix pour le déjeuner, et un petit dernier aux abricots et à la fleur d’oranger, avec un beau glaçage au Philadelphia, pour le goûter.

On les emporte dans une jolie boîte en carton si le temps presse, ou l'on s’assoit sur l’une des petites tables en formica pour profiter de l’atmosphère, de la délicate vaisselle à fleurs, et des formules malignes qui compilent roll (entre 3 et 4,10 euros à l’unité), fromage blanc (salé ou sucré, là encore), boissons et boissons chaudes à des tarifs tout à fait abordables (entre 6,70 et 14 euros). Ce genre d’aventure monomaniaque a bien sûr ses propres limites, mais on ne peut que saluer l’idée et le savoir-faire de la cuisinière. Ses petits pains au lait en forme d’escargot, protégés par une ribambelle de cloches qui siègent sur le comptoir, sont vraiment réussis. Moelleux, savoureux, gourmand. Rock and rolls, quoi.