On a tous notre petit Eden. Vous savez, cet endroit où l'on se sent comme à la casbah, et pour lequel on serait capable de beaucoup pour y aller. Le mien s'appelle l'Espace B et je suis prêt à faire 29 (!) stations de ligne 7 pour m'y rendre. Car au bout de ce voyage se trouve l'une – la ? – des plus belles programmations de la scène indé rock parisienne, une ambiance cooloss au possible et même parfois du couscous gratuit. Bref, le panard.
Après sept mois de fermeture administrative, le spot calé du côté de la station Corentin Cariou a rallumé les amplis à fond les ballons en ce mois de mars 2019 avec une toute nouvelle équipe artistique à sa tête. Avec d'un côté, Vincent Cuny, ancien chargé de communication à Villette Sonique, à la Station ou encore patron du label SK Records. Et de l'autre, Raphaël Dumont également passé par le festival parisien, les Nuits Sonores ou la salle du Périscope à Lyon.
Pour ce qui est de la programmation, loin d'eux l'idée de la jouer politique de la terre brûlée mais plutôt de commencer en se plaçant dans les pas des anciens programmateurs, tant esthétiquement qu'au niveau des rythmes de concerts. Du garage au synthpunk en passant par la pop-folk, toutes les chapelles rock se régaleront.
Mais aussi avec des idées plein la tête. De l'élargissement des plages horaires à un possible festival en juin (intitulé Espace Barré) jusqu'à des concerts en plein dimanche après-midi, les deux zozos ne se refusent rien. Autre désir ? Arriver progressivement à une parité homme/ femmes dans la programmation. « Bien sûr que l'idéal serait d'avoir quelque chose de paritaire tout de suite, mais ce n'est pas aussi facile. Mais on se doit d'y faire attention. »
Ultime chose, à tous ceux qui avaient chialé lors de la fermeture, rappelez-vous que c'est en y venant que vous soutiendrez l'Espace B. La pinte y sera toujours à 5,50 €, le mojito à 7 € et le couscous très bon et même parfois gratuit. Un nouveau chapitre a commencé du côté du 16 rue Barbanègre. On compte sur vous comme dirait le Téléthon.