Il est courant de penser que le DVD est l’ennemi moderne du Grand écran. L’association entre commercialisation de masse et perte de qualité se fait aisément dans nos subconscients et nos mauvais jugements. C’est la volonté de réhabiliter le DVD qui a poussé des aficionados du Digital Versatile Disc à ouvrir boutique en 2006 pour faire rimer petit écran avec films épatants.
Soufflerait-il comme un léger vent contestataire au bord du canal ? Choisir de nommer sa boutique « Potemkine », nom d’un grand classique d’Eisenstein des années 1920 qui traite de mutineries, appelle tout de même à une envie de changement. La sélection des films balaie plusieurs horizons tout en gardant en ligne de mire des auteurs assez pointus et les nouveautés. On se plaît ainsi à circuler entre le rayon documentaire, les dernières séries à la mode ou encore des coffrets prestigieux qui feront de parfaits cadeaux d’anniversaire. Mais aussi, une superbe sélection de livres et d'essais sur le 7e art. Comme 'Le Cinéma dessiné' par un certain Jacques Prévert.
Le bataillon Potemkine vogue rapidement de succès en succès et ne s’arrête pas : le groupe fonde sa maison d’édition, publiant en DVD et Blu-ray des œuvres singulières telles que 'Holy Motors' de Leos Carax, 'Melancholia' de Lars von Trier ou les intégrales de Rohmer et Tarkovski. Ce n’est pas tout, la boutique met aussi en place des projections gratuites accompagnées de rencontres avec des cinéastes. Ou quand le DVD nous permet de redécouvrir le cinéma autrement. En entrant chez Potemkine, on a l’impression que le cinéma se donne à nous, on le touche, on le regarde et enfin on le possède. Promis, juré, en allant chez Potemkine on se lèche les bobines.