Festival City Sounds

Les 19 et 20 juillet au 104

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Ils ne sont pas peu fiers, au Centquatre. En partenariat avec l'association Phoebus, le fameux établissement du 19arrondissement peut s'enorgueillir d'avoir réuni une sacrée affiche avec sa première édition du festival City Sounds, dédiée à la scène psyché, garage et punk de San Francisco. Certes, certains groupes viennent d'Oakland ou de Los Angeles, mais on ne va pas chipoter : parvenir à programmer le petit prince du garage Ty Segall, les éclectiques Thee Oh Sees et les prometteurs Shannon & The Clams le même week-end, voilà qui mérite le respect. Il paraît que même les Anglais nous envient, alors pour une fois que ça arrive, on ne va pas se gêner pour leur faire la nique. Le festival s'étale sur deux jours seulement et le prix des places varie de 21 à 27 euros par soirée.

Les concerts

Vendredi • Ty Segall

Depuis la mort du surdoué Jay Reatard en 2010, le punk garage américain et l’éthique Do It Yourself se sont trouvé un nouveau porte-parole en la personne de Ty Segall. Il faut dire qu’on trouve chez lui la même spontanéité, le même retour aux sources du rock pur et dur, et la même prolixité que chez son aîné. Oui, Ty Segall produit des disques à la pelle en faisant presque tout lui-même, s’acoquinant au besoin avec des camarades de jeu comme Mikal Cronin ou White Fence. Au sein d’une discographie pléthorique, Ty Segall a choisi de venir jouer ces premiers morceaux tout seul, au festival City Sounds. Un set qui risque de vriller les tympans.

Vendredi • Moon Duo

Avec l’album 'Circles' en 2012, Moon Duo réalise une vraie bible du psychédélisme heavy, un brin shoegaze, où les synthés accompagnent les guitares pour créer des motifs délicieusement répétitifs. Pour autant, l'album n’ennuie pas l’auditeur, bien au contraire. Avec plusieurs cordes à leur arc, les musiciens lorgnent autant vers la pop que le rock et même les sonorités synthétiques. Planant, dansant et introspectif, 'Circles' n’attend plus qu’à être partagé sur scène.

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Vendredi • White Fence

De tous les groupes présents au festival, White Fence sera sans doute le plus proche de la tradition psychédélique californienne (Byrds, Grateful Dead, Jefferson Airplane). Aventure en solo du guitariste et chanteur Tim Presley du groupe Darker My Love, White Fence mêle morceaux délicats en son clair ou acoustique, et explosions de fuzz déchaînées comme sur le formidable titre "Pink Gorilla". Très prolifique, Tim Presley a aussi sorti un split LP avec Ty Segall intitulé 'Hair'.

Samedi • Shannon & The Clams

Attention, voici sans doute l’immense découverte du festival. Encore peu connu malgré deux albums à leurs actifs, Shannon & The Clams (les palourdes en français) vont en étonner plus d’un au 104. Après un premier opus beaucoup plus garage rock, voici que ce trio d’Oakland se tourne vers le rockabilly, la surf music, les girl groups et la teenage pop en sortant 'Dreams In The Rat House'. Un condensé de fifties totalement jouissif, qui sent le ti-punch et la gomina. Alors si vous voulez vous prendre pour un greaser façon James Dean, mettez une chanson comme "Ozma" ou "Rip Wan Winkle" sur la platine et vous vivrez la même expérience que Marty McFly dans 'Retour vers le futur'. On vous conseille, on vous encourage, on vous incite, on vous recommande, on vous invite à vous ruer au 104 pour les entendre.

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Samedi • Warm Soda

Ils ont de sacrés têtes de wankers, pourtant leur musique n’a rien de hip. Sur les cendres du groupe Bare Wires, le chanteur Matthew Melton a décidé de ressusciter un phénix plus pop mais toujours punk dans l’esprit, avec une petite touche des premiers Strokes. Voici donc les Warm Soda, combo d'Oakland qui, sans être impérissable, vaut le détour. Les morceaux de l’album 'Someone For You' sont ainsi très courts, basés sur des riffs sautillants composés de quelques accords catchy. Back to basics en somme, aux Ramones, aux Dictators et au punk new-yorkais façon CBGB. Ça pourrait sembler paradoxal pour des Californiens, sauf quand on sait que les groupes cités juste avant ne rêvaient que de surf et de pop au soleil.

Samedi • Thee Oh Sees

Décidément, la France aime Thee Oh Sees. Déjà programmés à la Villette Sonique il y a peu de temps, ceux que certains n'hésitent pas à appeler le meilleur groupe garage au monde sont de retour pour ce festival dédié à San Francisco. La bande à John Dwyer a tout de même eu le temps de sortir quatre albums en trois ans, et notamment un 'Putrifiers II' qui a reçu un excellent accueil critique, puis l’explosif 'Floating Coffin' en avril 2013, très différent de son prédécesseur. Une hyperproductivité qui va encore et toujours de pair avec la qualité : aucune lassitude à l'horizon, juste une franche impatience de les revoir en concert.

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  • 19e arrondissement
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104
104
Qu’elle paraît loin, l’époque où la vie artistique de Paris gravitait autour de Montmartre. Il aura fallu attendre plus d’un siècle pour que le nord de la capitale renaisse doucement de ses cendres. À deux kilomètres à l’est du Sacré-Coeur, à cheval entre le canal de l’Ourcq et le 18e arrondissement, le 104, ouvert en 2008, se pose en symbole de ce renouveau culturel. Espace de création et de production artistique, il occupe les anciennes pompes funèbres de la Ville de Paris, vaste bâtiment industriel du XIXe siècle dont les 39 000 m2 surplombent la rue d’Aubervilliers dans le 19e arrondissement. Le site, entièrement rénové, s’inscrit dans un grand projet de réaménagement urbain, visant à dynamiser un quartier trop longtemps laissé à l’abandon, dominé par un paysage de voies ferrées délabrées et de lotissements désaffectés.Faisant la part belle à l’art contemporain et aux arts vivants, le 104 transcende les frontières entre les disciplines. Véritable chantier d’œuvres d’art, il accueille les artistes en résidence dans ses deux halles, coiffées de verrières, ses cours anglaises, ses anciens quais de déchargement, caves ou écuries, invitant les visiteurs à découvrir le processus créatif, entre salles de projections et ateliers.Loin de connaître le succès escompté auprès d’un public qui peine à comprendre l’intérêt du projet, trop vague, le 104, coupé de la vie de son quartier, mal desservi, peu médiatisé, tarde à décoller. Victime de cette indifférence initiale, il a vu ses deu
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