Critique

Calacas

5 sur 5 étoiles
  • Théâtre, Cirque
  • Recommandé
Publicité

Time Out dit

A quelques mètres du métro, l’antre de Zingaro nous accueille dans une chaleur voluptueuse, contrastant avec le paysage extérieur, froidement bétonné. Tandis que des effluves de soupe mexicaine s’échappent avec langueur des fourneaux, quelques téléviseurs retransmettent des extraits de ‘Triptyk’ (2000), de ‘Battuta’ (2006) ou encore de ‘Darshan’ (2010). On entend le claquement des sabots sur le sol, on aperçoit les couleurs chatoyantes des costumes, on devine la silhouette de Bartabas derrière chacune des chorégraphies. Quelle douce mise en bouche…

Puis vient le temps du spectacle, moment magistral amorcé par le tumulte des tambours. Quatre musiciens, deux percussionnistes et deux chinchineros (hommes-orchestres virtuoses des rues chiliennes) s’affairent aux quatre coins de la salle. Le vrombissement musical fait trembler les gradins de bois et la lumière se fait enfin sur la piste circulaire. On y découvre alors avec surprise au milieu du frétillement des squelettes, quelques dindons qui glougloutent paisiblement et une scénographie découpée en deux espaces : le piste haute (le ciel) où carrosses et envolées sauvages sont légion, et la scène ronde (la terre) où de magnifiques écuyers acrobates déguisés en squelettes (« calacas » en espagnol) et encapuchonnés dans une tête de mort voltigent. Majestueuse mise en scène du crayonné de José Guadalupe Posada, ‘Calacas’ ressemble à un tourbillon. Chevaux au galop, acrobates suspendus, cowboys ventrus et courses-poursuites : la dernière création de Bartabas est un hommage pétaradant au monde des morts. Une enfilade de scènes tantôt poétiques tantôt frénétiques, faites d’ombre et de lumière, de calme et de tempête. Spectaculaire et maîtrisé, simplement somptueux.

Infos

Adresse
Prix
50 €
Publicité
Vous aimerez aussi
Vous aimerez aussi