Il y a un peu de Valérie Lemercier dans la gestuelle maniérée de Constance. Une minauderie bien féminine et un sens peu commun du transformisme, aussi. Dans son spectacle ‘Les mères de famille se cachent pour mourir’, l’humoriste blonde déjà aperçue à la télévision (chez Ruquier) installe ses sketchs dans un univers sixties. Un monde dans lequel les femmes préparent du bœuf bourguignon dès 9h du matin alors que les hommes s’affairent au bureau.
Cheveux crantés, tablier liberty et rouge à lèvres carmin, Constance grimée en icône ‘Mad Men’ cherche l’équation parfaite pour devenir la femme idéale. A grand renfort de voix-off et de costumes loufoques, elle s’adonne à une typologie de la femme, jouant à tour de rôle la prof mal coiffée, la gamine psychopathe, l’infirmière scolaire cruche, la mère de famille débordée… Des portraits passablement caricaturaux mais néanmoins drôles qui épinglent aussi bien nos travers que les incohérences de notre société. Féministe et à la fois misogyne, nous prévient-on. C’est exactement ça.
Alors évidemment, tous les sketchs ne vous feront pas rire de la même manière, certains portraits étant parfois bien trop grossiers pour être pertinents, ou même simplement comiques. Reste que Constance déploie sur scène une énergie dingue à débusquer le moindre sourire au fond de la salle, utilisant tous les ressorts possibles du comique : mimiques élastiques, déguisements en tous genres, sollicitation du public, etc. On ne lui reprochera alors que la mise en scène du dernier portrait inepte voire totalement hors sujet, qui tombe immanquablement dans la caricature facile et déplacée.