Voilà plus de vingt-cinq ans que Didier Bénureau expose sur scène une panoplie de personnages, de chansons et de situations loufoques ahurissantes. Et pour célébrer l'événement, le sieur Bénureau s'offre un best-of à la Cigale en quatre représentations, du 28 au 31 novembre.
Pour l'occasion, un groupe accompagne notre trublion tout au long du spectacle, Les Cochons de l'Espace, avec qui l'interprète va jouer, chanter, ce plus de deux heures durant. La combinaison marche bien, même si l'on peut regretter quelques arrangements peu valorisants, à la limite du kitsch. Mais l'artiste est grand : n'économisant ni son corps ni ses cordes vocales, il nous livre la crème de ses belles années. Le public, conquis d'avance, reconnaît les mimiques, la gestuelle inimitable du bonhomme.
C'est un blind-sketch qui s'organise, les rires fusant dès les premiers tirades que le comique fait prononcer à ses personnages, tous plus invraisemblables les uns que les autres, mais toujours tendres.
Des personnages, il y en a, et pas des moindres : une prostituée tondue à la Libération raconte avec nostalgie sa passion dévorante avec un soldat allemand. Un chanteur lyrique à la voix ravagée vante les mérites du nucléaire après un tour de chant à Fukushima. Sans oublier l'ecclésiastique belge travesti...
Didier Bénureau fait preuve d’un talent comique formidable, tant dans l'écriture que dans l'interprétation. Son humour noir et provocateur n'enfonce pas les portes ouvertes de la facilité, mais déroule une galerie très personnelle de personnages réjouissants, rafraîchissants, entraînant le spectateur vers un rire qui fait du bien, en un mot : « salvateur ».