Critique

Idem

4 sur 5 étoiles
  • Théâtre
  • Recommandé
Publicité

Time Out dit

Difficile de ne pas se sentir concerné par l’histoire d’'Idem', par l’urgence de son texte, par sa triste référence à l’actualité. Hier à Paris, on attaquait un journal, aujourd’hui à Tunis un musée, chez la compagnie les Sans Cou, c’est un théâtre qui est visé. Et c’est dans ce théâtre que la vie de Julien Bernard mais aussi celles de sa femme et de sa fille basculent. Puisque Julien ne reviendra plus, parce qu’après la prise d’otage, il ne saura plus qui il est, ni d’où il vient. Collectif de comédiens qui se sont rencontrés sur les bancs du conservatoire, les Sans Cou ont construit ‘Idem’ ensemble. Ils ont imaginé les parcours éclatés de personnages aux prises avec des questions d’identité essentielles telles que « qui suis-je ? » ou « qui est mon père ? », des interrogations vitales pourtant parfois si difficiles à éclairer. ‘Idem’ c’est ainsi l’histoire de la (re)construction de soi à travers différentes individualités, une fille à la recherche de l’histoire de son père, un homme sur les traces de son passé…

Trouvailles scénographiques, jeu d’acteur sensible et engagé, mise en scène poétique et inspirée : ‘Idem’ ressemble à s’y méprendre aux grandes fresques tragiques de Wajdi Mouawad. Une saga qui s’étend sur plusieurs décennies et dont les éléments de  narration se superposent et s’entrecroisent, sans pour autant complexifier le propos. Comme chez Mouawad, le présent et le passé se confondent, le rêve et la réalité se troublent. Mais contrairement au Québécois, particulièrement habile lorsqu’il s’agit de vous voler quelques larmes, le théâtre des Sans Cou ne se refuse pas à l’espoir. Les errances contées permettent de se construire et de se rêver, d’évoquer la peur, de parler de la grande Histoire, le tout sans en avoir l’air. Il faudra tout de même trois heures à Igor Mendjisky pour nous raconter les errances de ses personnages, mais trois heures pleines de rebondissements, d’humour et d’émotion.  

Infos

Publicité
Vous aimerez aussi
Vous aimerez aussi