Après avoir enthousiasmé le Cabaret Sauvage avec leur spectacle ‘La Vie’, les Québécois des 7 Doigts de la Main investissent la Grande Halle de la Villette pour y installer leur cabinet de circothérapie. Jongleries collectives, mâts chinois et roue allemande… Deux heures de show effréné où le langage acrobatique s’immisce dans les moindres recoins du cerveau.
Quoi de plus aliénant aujourd’hui qu’un carrefour à l’heure de pointe ? Un amas furieux de silhouettes qui se bousculent, de bruits qui se chevauchent, de voitures qui se pressent… C’est donc naturellement ici dans le bruit et la fureur que ‘Psy’ commence. Une intersection où se croisent obsessionnels compulsifs et schizophrènes maniaco-dépressifs et où se tisse la toile de fond de ce spectacle bigarré et fou (et ceci dans tous les sens du terme).
Cette famille d’acrobates déguisée pour l’occasion en patients propose avec ‘Psy’ un numéro certes beaucoup moins intimiste que ‘La Vie’, mais tout aussi poétique. Exit la scène circulaire, les apartés et les clins d’œil au public. Leur nouvelle création (2010) se joue en frontal devant une reproduction de maison à trois étages. Un décor qui, au gré des projections vidéo, se transforme en salle d’attente comme en bureau de thérapeute et dans lequel les onze artistes tentent de chasser leurs maux de tête en se lançant des quilles. Haute voltige et sens de l’humour au rendez-vous.
Et si les prouesses sont évidemment stupéfiantes, on applaudira également leurs choix musicaux pointus : des scratchs électroniques de Kid Koala jusqu’aux sons mystiques d’Asa-Chang. Valeur sûre du paysage circassien actuel, ils nous prouvent encore une fois qu’ils connaissent la recette du spectacle idéal sur le bout des doigts !