Encore un hôtel cinq étoiles à Saint-Trop ? Dans la station balnéaire la plus célèbre de France, où les établissements de luxe foisonnent au risque de frôler l’overdose, force est de constater que ce tout nouvel hôtel, ouvert au printemps dernier, possède de sérieux atouts pour attirer le chaland. Bienvenue chez Arev, qui a posé ses cliques et ses draps à deux enjambées de la Place des Lices, dans ce qui fut autrefois le Lou Troupelen. L’ambition ? Offrir un “chic décontracté” en revisitant les codes du Saint-Tropez d’antan. Et le pari est réussi.
Pour y parvenir, le groupe indépendant s’est associé à la superstar madrilène Luis Bustamante, qui signe ici un total look maximaliste et coloré. Le designer a imaginé une déco aux allures de maison de vacances sur la Riviera : rayures à gogo, clins d’œil maritimes et triptyque bleu-blanc-rouge aux murs. L’ensemble joue avec les textures – toile de Jouy, peintures à la chaux en hommage aux villas tropéziennes et céramiques locales. Alors certes, c’est très chargé, flirtant parfois avec la faute de goût (notamment cette fausse bibliothèque aux livres découpés puis collés), mais ce style « more is more » respire un charme désinvolte, typiquement tropézien.
Le gros plus d’Arev ? Son cadre extérieur, impressionnant : 6 hectares de jardins méditerranéens aménagés par le paysagiste Jesús Ibáñez, où se mêlent 1000 variétés de plantes, à admirer entre deux brasses dans la piscine chauffée à l’année (26 degrés). L’hôtel propose aussi un court de padel, un immense spa, un speakeasy curaté par le maître du shaker Johann Bouard et un restaurant (non testé) qui allie cuisine méditerranéenne et produits du potager. Le graal ? Cette Place des Oliviers où food trucks, barbecues, concerts en plein air et parties de pétanque animent les lieux.
Côté confort, l'hôtel assure grave dans ses 24 chambres, qui arborent toutes une déco unique mais cohérente : literie en duvet d’oie hongrois, linge de lit à 500 fils, WC japonais et même station de charge sans contact. La modernité se retrouve aussi dans le service, géré entièrement via WhatsApp : pas de réception, chaque client est accompagné par un “host” (un majordome version 2.0) pour un séjour sur mesure. Si le concept peut déstabiliser au début, il crée à la longue une vraie proximité avec l’équipe, malgré les quelques couacs de rodage que nous avons vécus. Enfin, on apprécie les navettes électriques (gratuites !) et les vélos Revolt, parfaits pour rider Saint-Tropez et rejoindre Ramatuelle. En bref, longue vie à Arev !