Framboise-harissa, anguille-chocolat, semoule-crabe… Derrière ces associations aussi improbables qu’un featuring entre Bernard Tapie et Doc Gynéco se cache Alexandre Mazzia, 1,95 mètre au compteur, ancien basketteur devenu MVP des fourneaux – c’est d’ailleurs lui le chef des prochains JO ! Son plus grand exploit ? Avoir placé la cité phocéenne sur la carte de la haute gastronomie mondiale avec des plats aux accords oxymoriques.
Lors de notre dernier passage, dans un décor épuré mêlant matériaux naturels et éclairage tamisé, le bonhomme a déployé un menu voyageur absolument stupéfiant, composé de 40 plats (on a compté). C’est simple, Mazzia dunke sur nos certitudes en jouant sans relâche des épices, piments, fumées et torréfactions… A l’image de ces pastèques marinées et brûlées, jus de queue de bœuf, popcorn d’algues et peau de piment, servi avec un merlan de ligne, cerise pimentée, gel aigre-doux et jus vert satay. Une cuisine hors sol ? Pas vraiment, tant Mazzia lorgne vers la Méditerranée et son Congo natal, comme avec ce dessert (mon Dieu) à base de tamarin-hibiscus, banane caramélisée et feuillantine.
Pour faire glisser tout ça, l’équipe a eu la brillante idée de parier sur du champagne, avec une carte particulièrement savante oscillant entre grandes maisons et petits vignerons nature. Trois conseils pour finir : optez pour le menu en cinq temps uniquement si votre appétit est digne de deux ogres ; choisissez un siège au comptoir pour être au cœur de l'action, la cuisine étant ouverte ; et n'oubliez pas de visiter les toilettes, où la bande-son hip-hop US complète parfaitement une expérience déjà hors du commun.