Les jours de ciel bleu, la faune marseillaise aisée migre vers les Goudes pour déjeuner chez Paul, à l’Auberge du Corsaire, où elle s’attable au cul des rafiots avec vue sur la Grande Bleue et parfois sur le chef Alexandre Mazzia, un habitué des lieux le dimanche midi. Cette cambuse arrimée au port des Goudes, ouverte par Monsieur Paul en 1948, vaut son pesant d’iode avec ses luminaires de paillotte, ses banquettes bleu azur, ses quelques tables immaculées en enfilade et son serveur, David Mazzotta, qui œuvre ici depuis trois décennies déjà.
On commence par d’excellents supions frits ou des moules gratinées en entrée, avant d'enchaîner sur du loup ou de la daurade grillés, tout juste sortis de l’eau (9 € les 100 grammes), encadrés de panisses et de salade. Pas rassasié ? Optez pour les efficaces linguine aux palourdes (30 €) ou pour le poêlon du pêcheur, sorte de mini-bouillabaisse avec poissons du jour (congre, pagre, chapon…), bouillon réduit, croûtons et aïoli. Pour ceux qui n’auraient pas le pied marin, une petite dizaine de pizzas bien roulées (anchois-fromage à 14 €) sont de la partie, tout comme un faux-filet servi saignant et sauce au poivre (29 €).
Au mouillage, si c’est souvent marée basse comme avec ce banal verre de rosé du Château de Fontcreuse à 8 €, notons la présence d’un bon rouge du Château de Pibarnon (54 € la bouteille) et ce blanc du Château Simone (80 €). Pensez à réserver une voire deux semaines en avance, surtout lors des grands week-ends et des vacances estivales !