Pensez à R-É-S-E-R-V-E-R chez Toto, nouvelle ambassade du bistrot traditionnel. C’est que Marseille n’était pas fortiche là-dedans jusqu’au retour au bercail du pas encore trentenaire Antonin Tiné (le "Toto" en question). Et forcément, c’est un succès monstre. Il y a tous les codes : l’œuf mayo, la terrine du chef, les escargots, le saint-marcellin rôti, la pièce du boucher, l’andouillette-frites et même des intitulés qu’on ne voit plus chez les jeunes tauliers ("filet de bœuf Rossini, avec son foie gras poêlé sur le dessus"). Ce n’est pas bon, c’est « Quand est-ce qu’on revient ?! ».
Même la soupe quotidienne à base de maïs décroche la mention TB. Quant à la béarnaise, elle se paie le luxe d’arriver en saucière à l’ancienne – et ne parlons pas des frites fines, que le fries club local a déjà adoubées. On allait zapper le chef-d’œuvre de la maison : oui, les coquillettes au jambon, meilleures que dans le bistrot d’un palace parisien dont on taira le nom, peut-être parce que les pâtes sont généreusement baignées dans un fond de veau. Un sans-faute, ce Toto, jusqu’à l’addition : 19 € la formule du midi, un peu plus avec l’une des douceurs de la carte.
Ambiance canaille, avec beaucoup d'hommes parmi la clientèle – y compris sur les six tabourets hauts du comptoir –, un vrai repaire à nappes à carreaux, on se croirait presque dans un bouchon à Lyon.