A Noailles, “le ventre de Marseille”, il reste encore des ruelles animées d’un salmigondis de langues, d’échoppes et de vendeurs à la sauvette – dont certains proposent des chaussures à l’unité, si besoin. Mais on y trouve aussi la caverne de Julia Sammut, reine incontestée du casse-dalle à l’italienne, à qui l’on doit le réveil du quartier. Dans une échoppe aux allures de joyeuse alimentari de village, on prend le prétexte des courses pour manger sur place !
En rayon, on retrouve des monceaux de conserves bien huilées (artichauts dodus comme des chérubins de la chapelle Sixtine, cima di rapa à la mode des Pouilles, oignons borettane, sauce passata ou colatura aux anchois), des pâtes à faire chez soi, des déclinaisons d’huiles d’olive San Giacomo… En terrasse, à l’heure du coup de feu, on peut donc picorer entre le pouce et l’index, serviette autour du cou. Parmi les plats goûtés lors de nos nombreux passages ? Fine coppa fiacentina, jambon de Parme 18 mois, redoutables lamelles de pecorino romano, ou encore cet exquis monticule de trofie au pesto et asperges constellées de parmesan. Et en dessert, les cannoli della casa, roulés comme des bigoudis, dégoulinant de crème, pistache et éclats de chocolat noir.
Pour arroser le bordello, une mousse de la brasserie de Sulauze, quelques quilles nature sudistes ou italiennes perchées sur les étagères : syrah cuvée Jobastre du domaine de l’Or Vert (7 € le verre, 18 € la bouteille à emporter), Fior di Bianco de Nino Barraco (7 €-24 €) ou un plus sage sirop d’orgeat. Dernière astuce de beauf pour un effet bœuf : s’offrir le t-shirt “Fanculo la dieta” – taille XL évidemment.