Otto, c’est le petit frère de la Cantinetta du cours Julien. Autre arrondissement, autre ambiance, mais même esprit de cuisine. Ce bistrot aux airs de manoir fait dans les classiques méditerranéens bien maîtrisés, avec un sourcing impeccable de Pierre-Antoine Denis, qui court la Botte pour en rapporter le meilleur du culatello et de la linguine.
On attaque par un tartare de loup (14 €), brut car sans jus de citron, macéré dans une très bonne huile d’olive, suivi d’une aubergine à l’arménienne (22 €), la madeleine d’Otto, surmontée d’une basse côte de bœuf confite et d’un yaourt concombre balancé avant l’envoi. Pas mal aussi, ces vesuvio (20 €), des pâtes entortillées crémées au parmesan 28 mois (Otto et sa grande sœur en importent trois tonnes par an). Tous les jours, le restaurant propose des pâtes aux fruits de mer – crevettes sauvages à la bisque, totènes, palourdes de Port-Saint-Louis – fondantes de plaisir.
On conclut l’escapade avec la sélection très nature de la Cave des Amis voisine, ou alors avec des vins plus classiques, dans le ton de ce quartier qui semble bloqué dans les années 80.