Dès l’arrivée de Regain au numéro 53 de la rue Saint-Pierre, petite pente mi-mal famée du 5e arrondissement, la scène gastro marseillaise est subitement montée dans les aigus. Dans une petite salle aux murs vert sapin, chaises de bistrot et long zinc derrière lequel on aperçoit la cuisine, le duo formé par Sarah Chougnet-Strudel et Lucien Salomon – expert ès pinards reconnaissable à ses yeux bleu océan – envoie midi et soir une cuisine dangereuse à reproduire chez soi, tant chaque assiette ose des associations de parfaits malfaiteurs.
En entrées, l’autre soir, un langoureux chou-fleur, tahini au tournesol, salsa macha et herbes fraîches (13 €), suivi d’un étonnant tartare de bœuf, pommes pink lady, sésame, chou-rave et jaune d’œuf confit (14 €), et superbe maigre de ligne, poireau, blettes poêlées, crème à l’oseille (19 €). Autre option : un coquin carré de cochon grillé, endives, aillette, anchois et amandes effilées (20 €), avant de se prendre pour un Québécois et s’offrir une démente tartelette au sirop d’érable, mousse au café et céleri branche confit, à vous maculer joliment l’émail des dents (9 €).
Sur le côté liquide de la carte, des vins chinés pour retrouver foie dans le nature : limpide Prémices rouge de Laurence et Rémi Dufaître (6 € le verre), sublime vin orange cuvée Réjane du domaine de l’Astré (39 €) ou encore chardonnay La Pellerine du domaine Labet (73 €).