Je suis situé à 300 mètres de la gare Saint-Charles, j’ai pignon sur rue depuis 2005 et on ne partage mon adresse qu’entre initiés. Qui suis-je ? Le Zafer, bien sûr, un restaurant kurde ouvert par Fevzi Çetin, sympathique personnage pour qui il faut que vous vous sentiez comme à la maison ici, sinon “ce n’est pas la peine” comme il dit. Dans la salle aux murs de pierre, colorée de fauteuils rouge et or, on plonge dans une cuisine kurde à la braise – y compris la soupe de lentilles qui cuit toute la nuit sur la flamme dans une grosse marmite.
La clientèle est mélangée : des jeunes, des vieux, des Top Chefs (Valentin Raffali pour ne pas le citer), tous des habitués. Ils viennent pour la soupe de poulet et ses petites pâtes langue d’oiseau (servie avec des tranches de pain maison encore chaudes), ou pour la “pizza kurde” : le lahmacum à la pâte fine et garnie de viande hachée, ou les pide, plus imposantes, avec fromage, viande, légumes, et œuf cassé au dernier moment.
Qui dit braise dit grillades, le point fort de Zafer diront même certains, encore émus par les brochettes à la viande hachée au piment, toujours accompagnées de riz, d’ezme (salade de tomates aux épices), de sauce au yaourt avec aubergines et tomates grillées. On arrose d’ayran, un yaourt liquide salé, avant de régler une addition toute douce en se promettant de revenir très vite à cette table populaire pleine d’âme.