Dans une rue d’un calme de chat siamois à l’extrême nord du Panier, ripailleurs et sains buveurs trinquent à l’unisson dans ce spot ambiancé par Quentin Panabières (ancien sommelier d’Ötap à Bruxelles) et Alix Eliard (venue de l’Auberge de Chassignolles en Auvergne). Cette joyeuse bande de potes a dégoté une longue salle avec tables en enfilade, sol en béton ciré et mobilier en Formica où l’on dévore d’efficaces petites assiettes à partager à prix plancher, toujours bien senties bien qu’elles frisent parfois le format dé à coudre.
Sur l’ardoise volante l’autre soir, on déguste de démoniaques gambas flambées au pastis, un tartare de loup pimpé de noisettes concassées, des tronçons de poireau braisés enveloppés d’un beurre blanc limpide et d’épatantes boulettes d’agneau escortées de polenta. Pour conclure, une part de tarte aux amandes et de crème au café, le tout sans avoir l’impression de devoir faire sauter braguette et boutons.
Si le nom Ripaille semble un tantinet exagéré, la carte des vins à prix contenus a un savant goût de reviens-y, entre grands noms du vin naturel et jolies trouvailles. A l’image des vieilles vignes de pineau d’aunis d’Ariane Lesné (6 € le verre) ou de cet éclatant Petit Rouge de la Côte Ouest des Auvergnats Marie et Vincent Tricot (42 €).