Ce resto, on aurait pu passer devant sans le voir, planqué entre deux commerces avec sa façade discrète sous une barre d'immeubles. Une vraie pièce de Tetris coincée dans la rue. Mais une fois la porte poussée, bim, Tetro se déploie, et pas qu’un peu : assiette bien en place, appétit calé sur “gros gosier”. Ça démarre en trombe avec un beignet ultra-croustillant de cime de rapa (cousine sauvage du brocoli) qu'on trempe dans un sabayon à l'oseille bien punchy. Boum. Et même boum-boum quand arrivent ces grosses ravioles dodues planquant un combo mortadelle-ricotta à l'intérieur. En cuisine, ça carbure. Le chef balance l’énergie, et nous, on l’aspire à coups de fourchette.
La salle est pleine, déco brute, histoire de bien faire comprendre que tout se joue dans l’assiette. Et puis, au fil du repas, on capte un détail : le grand bonhomme aux yeux verts qui slalome entre les tables… c’est aussi lui qui envoie en cuisine. Un seul type pour tout ça ? Fort. Renseignements pris, le gars s’appelle Raphaël François, 27 ans et déjà un CV qui sent la bonne école (les Eaux de Mars, récent chouchou des bistrovores). Avec un menu complet à 25 euros, ici, personne ne se fait braquer.