Le “quartier de pêcheurs” d’Endoume avait-il besoin dans son vallon d’un hybride épicerie/café, plus kombucha que PMU ? Au vu des vieux piliers qui saignent le banc full cagnard de l’entrée, la réponse est oui. Lisa Pizzini, ex-architecte mi-corse mi-catalane aux airs de Cotillard, a su rassembler avec brio les anciens comme les nouveaux voisins dans son antre au décor de maison de campagne (carrelage en faïence, mur bleu Klein, patio végétal et table d’hôtes centrale).
Chez Moutchou (“l’épicerie du coin” en langage pied-noir), on sait quand on rentre, jamais quand on sort. On pense s’assoir “juste” pour un p’tit noir acidulé de spécialité Corto… Premier craquage pour le p’tit dej : pain beurre confiture (4 €), pa amb tomàquet avec jamón ibérico (9 €) ou labneh au zaatar (5,50 €). Le midi venu, la cheffe du moment pioche dans l’épicerie pour concocter son menu. Ce jour-ci : un érudit bouillon de poulet citronnelle avec effiloché de volaille et chou chinois (8 €) ; une herculéenne et rustique part de tarte automnale, avec paprika fumé, betterave, potimarron, vif pesto et feta (13 €) ; et en dessert, un léger fromage blanc, poire pochée et sirop d’érable.
On peut aussi rester pour le goûter et déguster un fondant cookie choco-noisette (2,70 €), puis pour l’apéro, avec quelques chips (prix étagère), saucisson (7 €) ou fromage (7 €). Au moment de l’addition, on glisse dans le panier ce qui nous a fait de l’œil depuis les bacs, frigos et étagères XXL toute la journée. Comme des fruits et légumes d’agriculture paysanne chopés de Toulon à Die, ou encore le pâté en croûte du king de la charcuterie aixoise Ludovic Aillaud. La bonne nouvelle : les plats sont aussi à emporter et la mer est à trois minutes à pied.