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10 expos à voir (absolument) en janvier à Paris

À vos agendas ! Entre rétrospectives attendues, pépites cachées et nouvelles sensations, janvier à Paris s’annonce chargé côté expos. Voici 10 rendez-vous artistiques à ne surtout pas manquer ce mois-ci.

Rémi Morvan
Zoé Terouinard
Chiharu Shiota, The Soul Trembles, au Grand Palais
Uncertain Journey, 2016/2021, Shiota Chiharu : The Soul Trembles, Taiwan, 2021 / Photo Guan-Ming Lin © VG Bild-Kunst, Bonn, 2023 © Adagp, Paris, 2024
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Surréalisme

Le Centre Pompidou n’a plus que quelques mois pour marquer les esprits avant sa grande fermeture pour cinq ans de travaux courant 2025. Et quoi de plus percutant que d’exhumer l’une des avant-gardes françaises les plus radicales de l’histoire de l’art ? Plus de vingt ans après sa dernière rétro sur le surréalisme, le musée s’adapte à son époque et ne se limite pas à la célébration d’un boys club pour une rétrospective plus inclusive. L’expo rassemble les œuvres iconiques de Dalí, Ernst ou Magritte, mais aussi d’autres, plus confidentielles, d’artistes féminines telles Eileen Agar, Remedios Varo ou Suzanne Van Damme. Une révision bienvenue sur le papier, mais qu’en est-il une fois la « porte de l’Enfer » franchie ?

Exposition Surréalisme
Droits réservés Crédit photographique : Tate Réf. image : PAILTHORPE_MAY161941_1941

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Quand ? jusqu'au 13 janvier
Où ? Le Centre Pompidou, Place Georges-Pompidou, 75004 Paris

Arte Povera

Une expo sur l’arte povera (“l’art pauvre”) dans le musée d’un des hommes les plus riches du monde, c’est un peu cocasse. Mais impossible de bouder cette rétrospective d’un courant essentiel de la scène italienne d’avant-garde, qui, depuis sa naissance à la fin des années 1960, continue d’infuser dans la création contemporaine. La Bourse de Commerce assume un véritable retour à l’essentiel en 250 œuvres (dont 50 sorties des placards du boss de Kering) et 13 maîtres du dépouillement. Mais au fait, c’est quoi l’arte povera ? Théorisé en 1967 par le critique Germano Celant, “l’art pauvre” proposait un retour à une forme de sobriété, rassemblant sous un même drapeau toutes celles et ceux qui privilégient la démarche et le discours au rendu plastique. Derrière ces bouts de bois et amas de graviers (qui se vendent désormais à des prix records) se cachait une véritable pensée politique, à contre-courant du pop art et de toutes les célébrations de la société de consommation. 

Arte Povera, Bourse de Commerce
Vue d’exposition au Castello di Rivoli Museo d’Arte Contemporanea, Rivoli-Turin, 1991. Photo : Gérard Rondeau © Adagp, Paris, 2024.

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Quand ? jusqu'au 20 janvier
Où ? Bourse de Commerce - Pinault Collection, 2 Rue de Viarmes, 75001 Paris

Jackson Pollock : les premières années 1934-1947

De Pollock, on connaît les énormes drippings, ces toiles XXL ornées de milliers de gouttes de peinture. Ce qu’on sait moins, c’est que, dans ses jeunes années, l’Américain s’est essayé à la figuration, avant de s’en émanciper doucement pour se consacrer au geste. Une période peu documentée dans les musées que l’on découvre aujourd’hui au musée Picasso, à travers une quarantaine de toiles mais également de nombreux dessins. Que vient faire Jackson Pollock chez Picasso ? Eh bien le chef de file de l’école de New York a très tôt confessé son obsession pour le peintre espagnol, dont le style a infusé dans sa pratique, pour être ensuite digéré et intégré subtilement à un ensemble d’inspirations. Des muralistes mexicains aux surréalistes en passant par l’art amérindien, Jackson Pollock propose un corpus très référencé, bien plus complexe que celui habituellement présenté, et qui ne place pas (pour une fois) les Etats-Unis en grands dominants de la culture internationale. 

Jackson Pollock
© Pollock-Krasner Foundation / ADAGP, Paris 2024

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Quand ? jusqu'au 19 janvier
Où ? Musée National Picasso-Paris, 5 Rue de Thorigny, 75003 Paris

Tarsila do Amaral, Peindre le Brésil moderne

Sur des cimaises jaunes, vertes et bleues, c’est toute l’étendue du travail de “Tarsila” qui se dévoile en parallèle de l’histoire sociale et politique du Brésil, entre colonisation, esclavage et questionnement identitaire. Une double lecture assumée par le musée, qui propose d’apprécier la plasticité de la peintre, largement influencée par les avant-gardes européennes et ses nombreux voyages à Paris, tout en creusant le contexte dans lequel évoluait l’artiste (1886-1973), qui était blanche, bourgeoise, mais pas totalement déconnectée de la réalité de ses compatriotes. 

Tarsila do Amaral, Peindre le Brésil moderne, musée du Luxembourg
Auto-retrato (Manteau rouge) 1923 © Museu Nacional de Belas Artes Ibram, Rio de Janeiro © photo Jaime Acioli © Tarsila do Amaral Licenciamento e Empreendimentos

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Quand ? jusqu'au 2 février 2025
Où ? Musée du Luxembourg, 19 Rue de Vaugirard, 75006 Paris

Pop Forever, Tom Wesselmann &…

Non, le pop art, ce n’est pas seulement Andy Warhol et ses boîtes de soupe Campbell. Place à Tom Wesselmann (1931-2004), héritier du dada, auquel la Fondation Louis Vuitton consacre une expo qui le place au cœur d’un mouvement qui, sous ses airs flashy, critiquait violemment une société de consommation en pleine frénésie. Ironie du sort : Wesselmann a toujours crié haut et fort qu’il n’était pas un pop artiste, mais cet étiquetage forcé n’en vaut pas moins le détour. Le spot bling du 16e déroule la vie du peintre américain en fil rouge d’une expo XXL étendue à tous les étages. L’œuvre de Wesselmann, hyper-référencée et exigeante, tranche avec le côté grand public de ses potes pop(u) Warhol, Oldenburg ou Lichtenstein qui paradent dans les musées du monde entier. Qu’à cela ne tienne : la Fondation a passé sa collection au peigne fin, passé quelques coups de fil stratégiques, et voilà un accrochage qui mixe monographie pointue et clash artistique, featuring des pères fondateurs, des contemporains, et des héritiers comme Jeff Koons ou Ai Weiwei. Résultat : plus de 150 pièces grand format qui racontent le pop art sur un angle inédit entre rétro et expo collective – un brin casse-gueule mais ça tient !

Tom Wesselmann
© Adagp, Paris, 2024 Crédit photographique : © Robert McKeever ; Courtesy Gagosian Gallery

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Quand ? jusqu'au 24 février
Où ? Fondation Louis Vuitton, 8 Av. du Mahatma Gandhi, 75116 Paris

Louvre Couture, objets d’art, objets de mode

Avoir 231 ans et faire sa première fois. Du 24 janvier au 21 juillet 2025, le Louvre accueillera pour la toutoute première fois de son histoire, une exposition entièrement consacrée à la galaxie de la mode. Cette rétrospective sera tricotée par Olivier Gabet et Nathalie Crinière, qui ont annoncé vouloir questionner l’influence des musées et de leurs collections sur les créateurs. Le vestiaire, qui dialoguera donc avec les œuvres du Louvre, devrait être composé de 65 tenues et 30 accessoires haute couture avec, à la volée, des créations Chanel de Karl Lagerfeld – grand arpenteur du Louvre –, ainsi que des pièces griffées Yohji Yamamoto, Dolce & Gabbana, et un focus sur Marie-Louise Carven, “la couturières des petites dames”. 

Louvre Couture, objets d’art, objets de mode
Louvre Couture, objets d’art, objets de modeLouvre Couture, objets d’art, objets de mode

Quand ? du 24 janvier au 21 juillet 2025.
Où ? musée du Louvre, rue de Rivoli, Paris 1er.

Du Cœur à la main : Dolce & Gabbana

En 2025, Dolce & Gabbana fêtera 40 ans de création. Et trouvera au Grand Palais un écrin à la mesure de son exposition événement inaugurée au Palazzo Reale à Milan. Des inspirations multiples du duo de stylistes (céramique sicilienne, verrerie vénitienne…) aux pièces uniques conçues à la main dans leurs ateliers, l’exposition tisse les mille et un liens entre la culture italienne et cette haute couture de la démesure que cultive la maison. À travers dix salles immersives et une scénographie aussi folle que leurs robes, on se balade dans la tête (et dans le cœur) des créateurs.

Dolce Gabbana
© Mariano Vivanco

Quand ? jusqu'au 31 mars 2025
Où ? Grand Palais, 3 avenue du Général Eisenhower, Paris 8e

Suzanne Valadon

Suzanne Valadon de retour au centre – de Paris et de l’attention muséale. Si son atelier-appart a été ouvert au public en 2014 dans le musée de Montmartre, voilà plus de cinquante ans – c’était en 1967 – que l’œuvre de Suzanne Valadon n’avait pas fait l’objet d’une expo majeure. Une incongruité gommée par le Centre Pompidou qui revient du 15 janvier au 26 mai 2025 sur son parcours dans la sphère artistique de la – environ – première moitié du XXe siècle. A travers 200 œuvres – peintures et dessins – dont certaines peu ou pas montrées, Beaubourg racontera comment Valadon est devenue une personnalité clé dans l’empouvoirement des femmes artistes, entre son obstination à vouloir représenter le réel à tout prix à l’époque du cubisme et de l’art abstrait débutant, et sa représentation (pionnière par une femme) du nu masculin en grand format. Une exposition qui causera de la Bohème parisienne – Valadon fut un emblème du Montmartre musette –, et dans laquelle seront présentées des photos et des manuscrits ainsi que des tableaux d’artistes femmes contemporaines.

Suzanne Valadon
© Centre Pompidou, MNAM-CCI/Bertrand Prévost/Dist. GrandPalaisRmn

Quand ? du 15 janvier au 26 mai 2025
Où ? Centre Pompidou, rue Saint-Martin, Paris 4e.

Chiharu Shiota, The Soul Trembles

La dernière fois qu’on a vu Chiharu Shiota sur le sol parisien, c’était à la galerie Templon en 2023, pour la poétique expo Memory Under the Skin. Depuis, celle qu’on surnomme “l’Araignée” préparait la plus grande monographie de sa vie : The Soul Trembles. Conçue pour le Mori Art Museum de Tokyo, l’exposition s’arrête aujourd’hui sous la coupole du Grand Palais pour retracer près de 25 ans de carrière de l’artiste japonaise. Il fallait bien 1 200 mètres carrés pour accueillir les installations monumentales de Chiharu Shiota (on en compte quand même sept) ainsi que des travaux plus minutieux, photos ou vidéos de performance, tout ça rassemblé sur un parcours thématique. Y a pas à dire : le programme fait envie. Comme Jeanne Mas, la plasticienne tisse en rouge et noir un ensemble cohérent où œuvres introspectives et premiers essais dialoguent dans des espaces immersifs saisissants. 

Chiharu Shiota
© Chiharu Shiota

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Quand ? jusqu'au 19 mars
Où ? Grand Palais, 3 avenue du Général Eisenhower 75008 Paris

Olga de Amaral

Décidément, le textile a le vent en poupe à Paris. Alors que la Japonaise Chiharu Shiota tisse ses toiles rouges du côté du Grand Palais, à la Fondation Cartier pour l’art contemporain, c’est la pionnière du “fiber art” Olga de Amaral qui expose ses créations XXL. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’à 92 ans, la Colombienne en a encore sous la pédale du rouet. Dans une magnifique scénographie conçue par l’architecte franco-libanaise Lina Ghotmeh, l’écrin de verre du 14e arrondissement se transforme en un petit bout d’Amérique du Sud, aussi minéral que sinueux, pour mettre à l’honneur près de 90 travaux de l’artiste, dont certains n’avaient jamais quitté le sol colombien. Une rétrospective à la hauteur de l’impact d’Olga de Amaral, qui n’a cessé de repousser les limites du médium textile depuis les années 1960 en s’inspirant des paysages impressionnistes de Monet ou des brumes de Turner, s’imposant rapidement comme une figure incontournable de la scène plastique contemporaine. 

Olga de Amaral, à la Fondation Cartier
Vue d'exposition (c) Olga de Amaral. Photo (c) Marc Domage

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Quand ? jusqu'au Où ? Fondation Cartier pour l'art contemporain, 261 Bd Raspail, 75014 Paris

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