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11 expos à voir (absolument) en février 2025 à Paris

À vos agendas ! Entre rétrospectives attendues, pépites cachées et nouvelles sensations, février à Paris s’annonce chargé côté expos. Voici 11 rendez-vous artistiques à ne surtout pas manquer ce mois-ci.

Écrit par
La Rédaction
The Sex Pistols
Dennis Morris, The Sex Pistols, the Marquee Club, Soho, London, 23 July 1977 © Dennis Morris
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Louvre Couture, objets d’art, objets de mode

Avoir 231 ans et faire sa première fois. Jusqu'au 21 juillet 2025, le Louvre accueillera pour la toutoute première fois de son histoire, une exposition entièrement consacrée à la galaxie de la mode. Cette rétrospective sera tricotée par Olivier Gabet et Nathalie Crinière, qui ont annoncé vouloir questionner l’influence des musées et de leurs collections sur les créateurs. Le vestiaire, qui dialoguera donc avec les œuvres du Louvre, devrait être composé de 65 tenues et 30 accessoires haute couture avec, à la volée, des créations Chanel de Karl Lagerfeld – grand arpenteur du Louvre –, ainsi que des pièces griffées Yohji Yamamoto, Dolce & Gabbana, et un focus sur Marie-Louise Carven, “la couturières des petites dames”. Fa-fa-fashion !  

Quand ? jusqu'au 21 juillet 2025.
Où ? musée du Louvre, rue de Rivoli, Paris 1er.

Du Cœur à la main : Dolce & Gabbana

En 2025, Dolce & Gabbana fêtera 40 ans de création. Et trouvera au Grand Palais un écrin à la mesure de son exposition événement inaugurée au Palazzo Reale à Milan. Des inspirations multiples du duo de stylistes (céramique sicilienne, verrerie vénitienne…) aux pièces uniques conçues à la main dans leurs ateliers, l’exposition tisse les mille et un liens entre la culture italienne et cette haute couture de la démesure que cultive la maison. À travers dix salles immersives et une scénographie aussi folle que leurs robes, on se balade dans la tête (et dans le cœur) des créateurs.

Quand ? jusqu'au 31 mars 2025
Où ? Grand Palais, 3 avenue du Général Eisenhower, Paris 8e

Dennis Morris - Music + Life

C’est la première rétrospective française du photographe britannique Dennis Morris. Ce Londonien est devenu célèbre pour ses portraits mythiques de Bob Marley (qu’il n’a pas quitté d’une semelle entre 1974 et 1981) mais aussi des Sex Pistols, de Marianne Faithfull, d’Oasis ou des Stone Roses. Il a été aussi un témoin unique de l’évolution de son quartier de Dalston, de la vitalité de la diaspora caribéenne, de la naissance des sound-systems… Un concentré de l’énergie de toutes les contre-cultures londoniennes de l’époque !

Quand ? du 5 février au 18 mai 2025
Où ? Maison européenne de la photographie, 5-7 rue de Fourcy, Paris 4e.

Dennis Morris — Music + Life
© Dennis Morris, Bootsy Collins, Regent's Park, Londres, 1975 © Dennis Morris

Pop Forever, Tom Wesselmann &…

Non, le pop art, ce n’est pas seulement Andy Warhol et ses boîtes de soupe Campbell. Place à Tom Wesselmann (1931-2004), héritier du dada, auquel la Fondation Louis Vuitton consacre une expo qui le place au cœur d’un mouvement qui, sous ses airs flashy, critiquait violemment une société de consommation en pleine frénésie. Ironie du sort : Wesselmann a toujours crié haut et fort qu’il n’était pas un pop artiste, mais cet étiquetage forcé n’en vaut pas moins le détour. Le spot bling du 16e déroule la vie du peintre américain en fil rouge d’une expo XXL étendue à tous les étages. L’œuvre de Wesselmann, hyper-référencée et exigeante, tranche avec le côté grand public de ses potes pop(u) Warhol, Oldenburg ou Lichtenstein qui paradent dans les musées du monde entier. Qu’à cela ne tienne : la Fondation a passé sa collection au peigne fin, passé quelques coups de fil stratégiques, et voilà un accrochage qui mixe monographie pointue et clash artistique, featuring des pères fondateurs, des contemporains, et des héritiers comme Jeff Koons ou Ai Weiwei. Résultat : plus de 150 pièces grand format qui racontent le pop art sur un angle inédit entre rétro et expo collective – un brin casse-gueule mais ça tient !

Lire notre critique par ici.

Quand ? jusqu'au 24 février
Où ? Fondation Louis Vuitton, 8 Av. du Mahatma Gandhi, 75116 Paris

Ribera, Ténèbres et lumière

Largement inspiré par Le Caravage, le peintre Jusepe de Ribera (1591-1652) se détache de son mentor par un traitement plus sombre et plus radical des sujets explorés. Chez Ribera, le clair-obscur révèle la souffrance humaine, la violence de la chair et fait vaincre les ténèbres sur la lumière céleste. C’est la naissance du ténébrisme et on vous prévient : c’est pas très gai. Cette importante figure de la Renaissance est réhabilitée à travers un parcours thématico-chronologique riche de plus d’une centaine de peintures. On découvre, entre dégoût et fascination, l’univers bien dark du peintre. Le Martyre de saint Barthélemy (1624), un vieillard écorché vif, côtoie un Saint Jérôme décharné (1626) ou pénitent (1634), tandis que les habitués du Louvre reconnaîtront l’exceptionnelle Mise au tombeau (1628-1630). Assez classique dans son traitement, le parcours laisse les œuvres s’exprimer et donne les clés pour comprendre la filiation caravagesque de Ribera, et la manière dont il s’en est éloigné.

Lire notre critique par ici.

Quand ? Jusqu'au 23 février 2025.
Où ? avenue Winston Churchill, Paris 8e

Disco

Après le headbang, la boule à facettes. Du 14 février au 17 août 2025, la Philiharmonie célébrera le disco en long, en large et en paillettes. Pour baliser le terrain, la Philharmonie évoquera les premiers jours (américains) du disco et sa filiation avec les combats politiques de la fin des années 1960. Le parcours devrait ensuite s’intéresser à des artistes et groupes ayant défini les codes du genre, avec sur la pochette des noms comme Donna Summer, Chic, Giorgio Morder ou Grace Jones. L’autre versant de l’expo traitera du disco comme phénomène mondial ayant infusé dans tous les domaines culturels et économiques. Enfin, la Philharmonie devrait insister sur la discothèque comme matrice de la libération des corps et de la culture club. 

Quand ? du 14 février au 17 août 2025.
Où ? Philharmonie, 211 avenue Jean-Jaurès, Paris 19e.

Suzanne Valadon

Suzanne Valadon de retour au centre – de Paris et de l’attention muséale. Si son atelier-appart a été ouvert au public en 2014 dans le musée de Montmartre, voilà plus de cinquante ans – c’était en 1967 – que l’œuvre de Suzanne Valadon n’avait pas fait l’objet d’une expo majeure. Une incongruité gommée par le Centre Pompidou qui revient du 15 janvier au 26 mai 2025 sur son parcours dans la sphère artistique de la – environ – première moitié du XXe siècle. A travers 200 œuvres – peintures et dessins – dont certaines peu ou pas montrées, Beaubourg racontera comment Valadon est devenue une personnalité clé dans l’empouvoirement des femmes artistes, entre son obstination à vouloir représenter le réel à tout prix à l’époque du cubisme et de l’art abstrait débutant, et sa représentation (pionnière par une femme) du nu masculin en grand format. Une exposition qui causera de la Bohème parisienne – Valadon fut un emblème du Montmartre musette –, et dans laquelle seront présentées des photos et des manuscrits ainsi que des tableaux d’artistes femmes contemporaines.

Quand ? jusqu'au 26 mai 2025
Où ? Centre Pompidou, rue Saint-Martin, Paris 4e.

Suzanne Valadon
© Centre Pompidou, MNAM-CCI/Bertrand Prévost/Dist. GrandPalaisRmn

Jacques Prévert, rêveur d'images

On le connaît pour ses poésies enfantines, ses chansons entonnées par Yves Montand ou Serge Gainsbourg, son engagement politique et les nombreuses écoles primaires à son nom. Mais Jacques Prévert était aussi un artiste flirtant avec le surréalisme. Ça tombe bien : le mouvement fête ses 100 piges ! C’est l’expo parfaite à faire un dimanche après-midi, sous un soleil d’hiver, entre copains ou en famille. Joyeuse et colorée, Jacques Prévert, rêveur d'images rassemble près de 150 pièces éclectiques entre collages, photos, dessins, gouaches mais aussi tableaux de tous ses potes (Calder, Picasso ou Miró pour ne citer qu’eux). Prévert, c’est aussi des choix plastiques affirmés, aussi divers soient-ils. Le texte et l’image s'enlacent sans cesse, toujours avec goût et humour. Une ode à l’amitié déployée sur les deux étages d’un musée qui prend des allures de cour de récré.

Quand ? jusqu’au 16 février 2025.
Où ? musée de Montmartre, 12 rue Cortot, Paris 18e.

L’Art “dégénéré”: le procès de l’art moderne sous le nazisme

Dès 1930, le parti nazi s’attaque à l’art moderne. Considérant que cette avant-garde sape leur fantasme d’une nation allemande supérieure, triomphante et martiale, les nazis font interdire les artistes juifs et/ou communistes et saisir leurs œuvres « impures ». La liste des persécutés inclut les plus grands noms du XXe siècle : Otto Dix, Ernst Ludwig Kirchner, Vassily Kandinsky, Paul Klee, Marc Chagall, et bien sûr Pablo Picasso. Quelque 700 œuvres confisquées sont présentées de manière infamante dans une exposition intitulée Art dégénéré en Allemagne de 1937 à 1941, où elles sont comparées à des dessins de malades mentaux. Le musée Picasso replace pour la première fois cette propagande de l’extrême droite contre l’art moderne dans son contexte. Pour éviter que l’histoire ne bégaie ?

Quand ? du 18 février au 25 mai 2025
Où ? musée Picasso, 5 Rue de Thorigny, Paris 3e.

Chiharu Shiota, The Soul Trembles

La dernière fois qu’on a vu Chiharu Shiota sur le sol parisien, c’était à la galerie Templon en 2023, pour la poétique expo Memory Under the Skin. Depuis, celle qu’on surnomme “l’Araignée” préparait la plus grande monographie de sa vie : The Soul Trembles. Conçue pour le Mori Art Museum de Tokyo, l’exposition s’arrête aujourd’hui sous la coupole du Grand Palais pour retracer près de 25 ans de carrière de l’artiste japonaise. Il fallait bien 1 200 mètres carrés pour accueillir les installations monumentales de Chiharu Shiota (on en compte quand même sept) ainsi que des travaux plus minutieux, photos ou vidéos de performance, tout ça rassemblé sur un parcours thématique. Y a pas à dire : le programme fait envie. Comme Jeanne Mas, la plasticienne tisse en rouge et noir un ensemble cohérent où œuvres introspectives et premiers essais dialoguent dans des espaces immersifs saisissants.

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Quand ? jusqu'au 19 mars
Où ? Grand Palais, 3 avenue du Général Eisenhower 75008 Paris 

Chiharu Shiota, The Soul Trembles, au Grand Palais
Uncertain Journey, 2016/2021, Shiota Chiharu : The Soul Trembles, Taiwan, 2021 / Photo Guan-Ming Lin © VG Bild-Kunst, Bonn, 2023 © Adagp, Paris, 2024

Olga de Amaral

Décidément, le textile a le vent en poupe à Paris. Alors que la Japonaise Chiharu Shiota tisse ses toiles rouges du côté du Grand Palais, à la Fondation Cartier pour l’art contemporain, c’est la pionnière du “fiber art” Olga de Amaral qui expose ses créations XXL. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’à 92 ans, la Colombienne en a encore sous la pédale du rouet. Dans une magnifique scénographie conçue par l’architecte franco-libanaise Lina Ghotmeh, l’écrin de verre du 14e arrondissement se transforme en un petit bout d’Amérique du Sud, aussi minéral que sinueux, pour mettre à l’honneur près de 90 travaux de l’artiste, dont certains n’avaient jamais quitté le sol colombien. Une rétrospective à la hauteur de l’impact d’Olga de Amaral, qui n’a cessé de repousser les limites du médium textile depuis les années 1960 en s’inspirant des paysages impressionnistes de Monet ou des brumes de Turner, s’imposant rapidement comme une figure incontournable de la scène plastique contemporaine. 

Lire notre critique par ici.

Quand ? jusqu'au Où ? Fondation Cartier pour l'art contemporain, 261 Bd Raspail, 75014 Paris

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