Actualités

12 expos à voir (absolument) en mars 2025 à Paris

À vos agendas ! Entre rétrospectives attendues, pépites cachées et nouvelles sensations, mars à Paris s’annonce chargé côté expos. Voici 16 rendez-vous artistiques à ne surtout pas manquer ce mois-ci.

Écrit par
Rémi Morvan
,
Zoé Terouinard
et
Antoine Besse
Philharmonie
© Antoine Besse
Publicité

Du Cœur à la main : Dolce & Gabbana, au Grand Palais

En 2025, Dolce & Gabbana fêtera 40 ans de création. Et trouvera au Grand Palais un écrin à la mesure de son exposition événement inaugurée au Palazzo Reale à Milan. Des inspirations multiples du duo de stylistes (céramique sicilienne, verrerie vénitienne…) aux pièces uniques conçues à la main dans leurs ateliers, l’exposition tisse les mille et un liens entre la culture italienne et cette haute couture de la démesure que cultive la maison. À travers dix salles immersives et une scénographie aussi folle que leurs robes, on se balade dans la tête (et dans le cœur) des créateurs.

Lire notre critique de l'expo Du Coeur à la main : Dolce & Gabbana par ici.

Quand ? jusqu'au 31 mars 2025
Où ? Grand Palais, 3 avenue du Général Eisenhower, Paris 8e

Corps et âmes, à la Bourse de Commerce 

Après l’arte povera en 2024, la Bourse de Commerce commence 2025 avec un riche programme : sous la coupole de l’institution, une quarantaine d’artistes issus (photographes, peintres, plasticien.nes…) auront pour mission de sonder la diversité des liens entre le corps et l’esprit. Rien que ça ! Autant de visions qui permettront - on l’espère - d’aborder toutes les mystérieuses facettes du sujet. Sur le dépliant, on découvre un casting comme d'habitude grandiloquent avec les clichés jamais vus en France de la photographe Deana Lawson célébrant les communautés et identités afro-américaines ; les peintures de la Batave Marlene Dumas interrogent les rapports sexués ; et les sculptures hyperréalistes de l’Américain Duane Hanson démontent nos aspirations occidentales.

Quand ? Du 5 mars au 25 août 2025.
Où ? 2 rue de Viarmes, Paris 1er

FEMMES, à la Galerie Perrotin

Avec cette expo, la quatrième chez Perrotin, Pharrell va rendre hommage aux artistes questionnant les notions d’identité et de féminité qui l’inspirent. Ça donne un panel tendance piste aux étoiles d’une quarantaine d’artistes, tous genres et générations confondues, issus en grande majorité des diasporas africaines et afro-descendantes. Ce sera l’occasion de voir (à l’œil) les peintures géométriques célébrant la culture Ndebele (un peuple vivant en Afrique du Sud) de Dr Esther Mahlangu ; les œuvres mêlant sérigraphie et tissage de la Kényane Jess Atieno ; les sculptures en terre cuite de l’icône sénégalaise Seyni Awa Camara ; les photos de la star ghanéenne Prince Gyasi ; celles du très modeux Gabriel Moses ; les toiles représentants des figures féminines à l’aide de peinture et tissus de l’Américaine Tschabalala Self ; ou les singulières pièces de Kennedy Yanko, réalisés à base de toiles au sens de peau servant à recouvrir des matériaux. Enfin, on sera aussi très happy de revoir le travail de l’activiste visuel.le sud-africain.e Zanele Muholi, deux ans après son triomphe à la MEP. 

Quand ? du 20 mars au 19 avril 2025.
Où ? 76 rue de Turenne, Paris 3e.

Pharrell Williams organise une expo collective blockbuster réunissant une quarantaine d'artistes de très haut vol chez Perrotin
© Pharrell Williams

Louvre couture, Objets d’art, objets de mode, au musée du Louvre

Il suffit de se balader dans ses allées pour s’en rendre compte : au Louvre, la mode est partout. Des toges mythiques des sculptures de la galerie des plâtres aux étoles de velours des toiles caravagesques, la sape est loin d’être un personnage secondaire dans l’histoire de l’art. Pourtant, longtemps, le Louvre a boudé la discipline. Inattendue, sa première expo mode compte bien rattraper le coup en confrontant une centaine de tenues de 45 créateurs et créatrices (dont Coco Chanel, Jean-Paul Gaultier ou Marine Serre) aux collections historiques du musée, dans un parcours pharaonique de près de 9 000 mètres carrés.

Lire ici notre chronique de l'expo Louvre couture, Objets d’art, objets de mode.

Quand ? jusqu'au 21 juillet 2025.
Où ? musée du Louvre, rue de Rivoli, Paris 1er. 

Dennis Morris - Music + Life, à la Maison européenne de la photographie

C’est la première rétrospective française du photographe britannique Dennis Morris. Ce Londonien est devenu célèbre pour ses portraits mythiques de Bob Marley (qu’il n’a pas quitté d’une semelle entre 1974 et 1981) mais aussi des Sex Pistols, de Marianne Faithfull, d’Oasis ou des Stone Roses. Il a été aussi un témoin unique de l’évolution de son quartier de Dalston, de la vitalité de la diaspora caribéenne, de la naissance des sound-systems… Un concentré de l’énergie de toutes les contre-cultures londoniennes de l’époque !

Quand ? du 5 février au 18 mai 2025
Où ? Maison européenne de la photographie, 5-7 rue de Fourcy, Paris 4e.

Dennis Morris — Music + Life
© Dennis Morris, Bootsy Collins, Regent's Park, Londres, 1975 © Dennis Morris

L’Art “dégénéré”: le procès de l’art moderne sous le nazisme, au musée Picasso

Dès 1930, le parti nazi s’attaque à l’art moderne. Considérant que cette avant-garde sape leur fantasme d’une nation allemande supérieure, triomphante et martiale, les nazis font interdire les artistes juifs et/ou communistes et saisir leurs œuvres « impures ». La liste des persécutés inclut les plus grands noms du XXe siècle : Otto Dix, Ernst Ludwig Kirchner, Vassily Kandinsky, Paul Klee, Marc Chagall, et bien sûr Pablo Picasso. Quelque 700 œuvres confisquées sont présentées de manière infamante dans une exposition intitulée Art dégénéré en Allemagne de 1937 à 1941, où elles sont comparées à des dessins de malades mentaux. Le musée Picasso replace pour la première fois cette propagande de l’extrême droite contre l’art moderne dans son contexte. Pour éviter que l’histoire ne bégaie ?

Quand ? du 18 février au 25 mai 2025
Où ? musée Picasso, 5 Rue de Thorigny, Paris 3e.

Parmi les dernières expositions précédant la fermeture de Beaubourg, c’est celle qui nous fait le plus de l’œil. Du 19 mars au 30 juin 2025, Pompidou présentera Paris Noir célébrant les œuvres de 150 artistes afro-descendants dans le Paris arty de la seconde moitié du 20ᵉ siècle. À travers cette rétrospective qui explorera moult courants artistiques (surréalisme, abstraction afro-atlantique, figuration libre…), l’institution tentera de questionner la conscientisation identitaire de ces artistes, leurs désirs d’émancipation, mais aussi leur rôle clé dans la « redéfinition des modernités et postmodernités ». À voir également : cinq installations et autant de regards contemporains sur le sujet, réalisées spécialement pour l’expo par les artistes Bili Bidjocka, Valérie John, Nathalie Leroy Fiévée, Jay Ramier et Shuck One.

Quand ? Du 19 mars au 30 juin 2025
Où ? Centre Pompidou, rue Saint-Martin, Paris 4ᵉ.

Paris noir
Gerard Sekoto, « Self-portrait », 1947 - The Kilbourn Collection - © Estate of Gerard Sekoto/Adagp, Paris, 2025 - Photo © Jacopo Salvi

Jacques Prévert, rêveur d'images, au musée de Montmartre

On le connaît pour ses poésies enfantines, ses chansons entonnées par Yves Montand ou Serge Gainsbourg, son engagement politique et les nombreuses écoles primaires à son nom. Mais Jacques Prévert était aussi un artiste flirtant avec le surréalisme. Ça tombe bien : le mouvement fête ses 100 piges ! C’est l’expo parfaite à faire un dimanche après-midi, sous un soleil d’hiver, entre copains ou en famille. Joyeuse et colorée, Jacques Prévert, rêveur d'images rassemble près de 150 pièces éclectiques entre collages, photos, dessins, gouaches mais aussi tableaux de tous ses potes (Calder, Picasso ou Miró pour ne citer qu’eux). Prévert, c’est aussi des choix plastiques affirmés, aussi divers soient-ils. Le texte et l’image s'enlacent sans cesse, toujours avec goût et humour. Une ode à l’amitié déployée sur les deux étages d’un musée qui prend des allures de cour de récré.

Quand ? jusqu’au 16 février 2025.
Où ? musée de Montmartre, 12 rue Cortot, Paris 18e.

Disco I’m Coming Out, à la Philharmonie

C’est une molécule d'éther en forme de boule à facettes de l'artiste Jeanne Susplugas qui accueille le visiteur à la Philharmonie. Quel rapport entre l'éther et le disco ? On ne saura pas. Et c’est un peu le caillou dans la platform boot de cette expo Disco I’m Coming Out : on a bien du mal à en tirer des informations. 

Lire ici notre critique de l'exposition "Disco : I'm coming out".

Quand ? du 14 février au 17 août 2025.
Où ? Philharmonie, 211 avenue Jean-Jaurès, Paris 19e.

Disco I’m coming out
Le groupe Chic © Collection Gilles Petard

Suzanne Valadon, au Centre Pompidou

Suzanne Valadon de retour au centre – de Paris et de l’attention muséale. Si son atelier-appart a été ouvert au public en 2014 dans le musée de Montmartre, voilà plus de cinquante ans – c’était en 1967 – que l’œuvre de Suzanne Valadon n’avait pas fait l’objet d’une expo majeure. Une incongruité gommée par le Centre Pompidou qui revient du 15 janvier au 26 mai 2025 sur son parcours dans la sphère artistique de la – environ – première moitié du XXe siècle. A travers 200 œuvres – peintures et dessins – dont certaines peu ou pas montrées, Beaubourg racontera comment Valadon est devenue une personnalité clé dans l’empouvoirement des femmes artistes, entre son obstination à vouloir représenter le réel à tout prix à l’époque du cubisme et de l’art abstrait débutant, et sa représentation (pionnière par une femme) du nu masculin en grand format. Une exposition qui causera de la Bohème parisienne – Valadon fut un emblème du Montmartre musette –, et dans laquelle seront présentées des photos et des manuscrits ainsi que des tableaux d’artistes femmes contemporaines.

Quand ? du 15 janvier au 26 mai 2025
Où ? Centre Pompidou, rue Saint-Martin, Paris 4e.

Suzanne Valadon
© Centre Pompidou, MNAM-CCI/Bertrand Prévost/Dist. GrandPalaisRmn

Antiquité et cinéma

Il n’y a qu’à voir les audiences du dernier Gladiator de Ridley Scott pour faire taire les mauvaises langues : non, le péplum n’est pas mort. Délaissé depuis quelques années, considéré comme ringard voire maudit par certains réalisateurs, le genre empruntant à l’histoire antique est né en même temps que le cinéma lui-même. Et méritait bien sa petite expo. 

Lire ici notre chronique de l'expo Antiquité et cinéma.

Quand ? Jusqu'au 29 mars 2025.
Où ? Fondation Jérôme Seydoux, 73 avenue des Gobelins, Paris 13e.

Antiquité et péplum : l’exposition de la Fondation Seydoux-Pathé qui retrace l’histoire du genre au cinéma
"Quo vadis ?", Enrico Guazzoni, 1913

Olga de Amaral, à la Fondation Cartier

Décidément, le textile a le vent en poupe à Paris. Alors que la Japonaise Chiharu Shiota tisse ses toiles rouges du côté du Grand Palais, à la Fondation Cartier pour l’art contemporain, c’est la pionnière du “fiber art” Olga de Amaral qui expose ses créations XXL. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’à 92 ans, la Colombienne en a encore sous la pédale du rouet. Dans une magnifique scénographie conçue par l’architecte franco-libanaise Lina Ghotmeh, l’écrin de verre du 14e arrondissement se transforme en un petit bout d’Amérique du Sud, aussi minéral que sinueux, pour mettre à l’honneur près de 90 travaux de l’artiste, dont certains n’avaient jamais quitté le sol colombien. Une rétrospective à la hauteur de l’impact d’Olga de Amaral, qui n’a cessé de repousser les limites du médium textile depuis les années 1960 en s’inspirant des paysages impressionnistes de Monet ou des brumes de Turner, s’imposant rapidement comme une figure incontournable de la scène plastique contemporaine. 

Lire notre critique de l'expo Olga de Amaral par ici.

Quand ? jusqu'au Où ? Fondation Cartier pour l'art contemporain, 261 Bd Raspail, 75014 Paris

À la une
    Publicité