Après le triomphe de Parasite, Bong Joon-ho revient avec un film de SF congelé (comme dans Snowpiercer : Le Transperceneige). En 2054, Mickey Barnes, entrepreneur benêt et surendetté, s’engage comme « consommable » pour coloniser une planète glacée et hostile. À chaque fois qu’il meurt (ce qui arrive souvent), on le clone et il repart au turbin. Problème : à un moment, deux versions de Mickey coexistent… Une critique sociale acerbe, notamment de la technologie toute-puissante, qui ne serait que drôle si Elon Musk n’existait pas.
Comme les hirondelles, les terrasses surpeuplées et les chaussures ouvertes, le Printemps du Cinéma revient ! Depuis 2000, c’est le rendez-vous attendu par les cinéphiles parisiens qui maîtrisent leurs finances comme De Palma les plans-séquences. Pendant trois jours, la séance s’affiche au tarif unique de 5 € dans les cinés partenaires, quel que soit le film ou l'horaire. On vous propose nos cinq films favoris où investir cette somme considérable.
Black Box Diaries de Shiori Ito
En 2015, Shiori Ito, alors jeune stagiaire chez Reuters, est droguée et violée par Noriyuki Yamaguchi, journaliste star de la chaîne TBS. Dans ce documentaire où elle est à la fois réalisatrice et sujet, Shiori Ito retrace son long et glaçant combat pour traîner en justice son violeur, dans un pays où seulement 4 % des femmes victimes osent porter plainte. Un salutaire coup dans les parties d’une société japonaise ultra-machiste et misogyne…
Black Dog de Hu Guan
Deux parias, un repris de justice et un lévrier errant, tentent de survivre dans une ville chinoise abandonnée aux portes du désert de Gobi. Un film inclassable sur le nettoyage social, entre western moderne et épopée post-apo, mais plein d’humanité et de sensibilité, porté par une photo splendide.
Cronos de Guillermo Del Toro
Le premier long-métrage de Guillermo Del Toro (de 1993 !) sort pour la première fois sur les écrans français, fraîchement restauré. Une sympathique variation autour du vampire (neuf ans avant Blade 2), avec un Ron Perlman plus jeune et moins rouge que dans les Hellboy. Cronos est un film fauché mais sincère, où l’on retrouve déjà la passion du réalisateur mexicain pour la magie et les monstres.
Mickey 17 de Bong Joon-ho
Quelque chose de vieux, quelque chose de neuf, quelque chose d'emprunté d’Hernán Rosselli
À Buenos Aires, durant la dictature militaire, la mort d’Hugo Felpeto oblige sa fille Maribel et son épouse Alejandra à reprendre la combine de paris sportifs clandestins qu’il avait montée pour survivre. Le résumé ne rend pas justice à cet objet de cinéma singulier, où se mêlent vrai et faux, found footage et fiction, où les acteurs jouent leur propre rôle… mais pas complètement. Un antidote au cinéma sans saveur ni prise de risque dont on est abreuvé (oui Netflix, c’est pour toi).
Quand ? Du 23 au 25 mars
Combien ? 5€