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À l’aube du 8 mars, où en est la parité des voies dans l’espace public parisien ?

Paris a encore du travail sur la parité des noms de rues mais bosse le sujet. Avec la plateforme « Parcours Mémori.elles », la mairie propose 17 parcours thématiques, reliant chacun une dizaine de voies à dix vies de femmes.

Rémi Morvan
Écrit par
Rémi Morvan
Journaliste, Time Out Paris
À l’aube du 8 mars, où en est la parité des voies dans l’espace public parisien ?
© Joséphine Brueder/Ville de Paris
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À la rue sur le sujet de la parité des dénominations des voies et espaces publics, Paris bosse pour rééquilibrer la balance. À l’approche du 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, la municipalité a annoncé le lancement de « Parcours Mémori.elles », une plateforme recensant les 932 rues, places ou plaques portant le nom d’une personnalité féminine dans la ville.

17 parcours thématiques

En plus de cet inventaire, la page propose 17 parcours thématiques, reliant chacun une dizaine de voies à dix vies de femmes. Et il y en a pour toutes les curiosités : vous pourrez découvrir les femmes révolutionnaires du 18e avec l’Anglaise Lydia Becker ou les communardes Béatrix Excoffon et Louise Michel ; chanter les louanges des artistes du 16e avec Jane Evrard, Maria Callas ou Marie-Laure de Noailles ; ou passer au tableau avec les scientifiques du 13e, d’Emilie du Châtelet à Françoise Dolto en passant par Grace Murray-Hopper.

Un contingent récemment gonflé de trois nouvelles arrivantes avec les inaugurations, le 7 février dernier, de la place Marie-Louise-Dugès-Lachapelle dans le 12e, pionnière de l’obstétrique, de la cité Marthe-Condat porte de Vincennes, première femme agrégée de médecine, et juste à côté du jardin Solange-Faladé, du nom de la psychanalyste franco-béninoise.

SAV de l'action municipale

Des parcours qui, pour la municipalité de gauche au pouvoir depuis 2001 (Bertrand Delanoë puis Anne Hidalgo), servent de SAV à son action dans le domaine de la parité. Depuis cette date, la part des voies portant des noms de femmes est, en effet, passée de 6 à 15 %. « Hautement symbolique » comme dit la mairie, la dénomination de l’espace public est un vrai enjeu politique. 

Pour accélérer le mouvement, il serait peut-être aussi temps de remplacer certains noms masculins par des noms féminins. Si certaines mairies en ont assez de leur boulevard Jean-Jaurès et de leur avenue du Général-Leclerc, on a déjà des idées toutes trouvées : Rose Zehner, ouvrière militante CGT des usines Citroën connue pour avoir été l’un des plus célèbres modèles de Willy Ronis ; Tawhida Ben Cheikh, médecin pionnière et militante féministe tunisienne ; ou encore Madeleine Riffault, glorieuse résistante et journaliste récemment décédée à l’âge de 100 ans, que l’on verrait bien prendre la place de la rue des Saussaies (appelée de la sorte car bordée, il y a longtemps, de saules), juste à côté de l’Elysée.

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