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A rotor ou à raison, les taxis volants à Paris font déjà polémique

Le début des essais des volocity ne se fait pas dans un ciel serein...

Rémi Morvan
Écrit par
Rémi Morvan
Journaliste, Time Out Paris
Crewed Volocopter 2x flies in front of ADP and Skyports Vertipor
© Nikolay Kazakov for Volocopter
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Les histoires de taxi, faut parfois s’accrocher, mais celle-ci, elle vole haut. Le gouvernement a publié mardi 9 juillet au Journal Officiel un arrêté autorisant la mise en service d’une plateforme pour accueillir des tests de vols de taxis volants à Paris durant la période olympique.

Ce “vertiport”, le premier installé sur la Seine, à Austerlitz (il en existe quatre autres à Roissy, Le Bourget, Issy et Saint-Cyr-l’Ecole), accueillera les engins volants de la société allemande Volocopter. Son modèle à batteries électriques Volocity, un drone géant avec une grande coiffe de 18 hélices, file à 110 km/h mais son cockpit ne peut transporter… qu’un seul et unique passager en plus du pilote. Un trajet qui serait facturé 135 € si la commercialisation était autorisée : on est loin de la démocratisation des transports en commun.

Derrière ce projet critiqué pour son élitisme, on découvre un aréopage formé d’Aéroports de Paris et de la Région Ile-de-France – à hauteur d’un million d’euros pour cette dernière dont la présidente avait eu bien du mal à répondre aux interrogations d’une élue écologiste au Conseil régional (voir ici). 

Les opposants au projet, au premier rang desquels la mairie de Paris, dont le Conseil a voté contre à l’unanimité (opposition et majorité réunies donc), dénoncent “une aberration écologique” – un recours est à l’étude. En septembre dernier,  l'Autorité environnementale, qui dépend du ministère de la Transition écologique, avait aussi critiqué l’étude d’impact sur la plateforme, jugée “incomplète” notamment concernant la pollution sonore et visuelle, la consommation d'énergie et la sécurité.

Ça n’a pas empêché le gouvernement d’autoriser l’expérimentation, limitée à 900 vols de démonstration jusqu’à la fin de l’année 2024, à raison de deux mouvements par heure, de 8h à 17h. Donc si vous voyez passer un drone chelou au-dessus de vous pendant les Jeux, pas la peine d’appeler le 17 – ni le 18 si vous avez trop consommé.

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