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Alfred Hitchcock investit la Philharmonie de Paris : retour sur l’importance de la musique dans son cinéma

Houssine Bouchama
Directeur de la rédaction, Time Out Paris
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D’Alfred Hitchcock, tout a déjà été dit, vu et entendu, à coups de grosses rétrospectives au cinéma et de rééditions de bouquins lancinants. Mais des ciné-concerts autour de son univers ? C’est presque inédit à Paris. Et c’est pourtant l’initiative ô combien louable de la Philharmonie qui, du 2 au 4 février, rend un hommage musical au maître incontesté du suspense en jouant dans ses salles quelques-uns de ses plus grands classiques : Psychose et Vertigo forcément, mais aussi le génial The Lodger (Les Cheveux d'or en VF) qui sera interprété par un orchestre symphonique. Autour de ces spectacles, d’autres activités telles que des ciné-conférences seront également proposées et insisteront sur l’utilité de la musique dans le cinéma et le genre hitchcockien. 

Car au panthéon des plus grands compositeurs classiques de bandes-son, l’acolyte d’Hitchcock, Bernard Herrmann, qui a travaillé avec lui pendant la période 1955-1966, occupe une place de choix. Avant ce duo, peu avaient été aussi obsédés par l’importance de la musique pour appuyer la psychologie des personnages. Ou, plus encore, pour renforcer de façon latente la dramaturgie et l’action à venir, sans jamais en faire des caisses – à l’opposé de certains réalisateurs qui ont tendance à utiliser la musique pour sursignifier les émotions (qui a dit Dolan ?).

Et les exemples sont nombreux. On pense aux mélodies obsédantes autour de Mister Memory dans Les 39 Marches. Ou les coups de cymbales et de violons qui annoncent le pire et la terreur dans Psychose – notamment la scène d’ouverture où Janet Leigh vole, paniquée, une voiture avant de fuir dans le désert. Le tragique (le meurtre sous la douche) se devine alors en amont dans la musique.

Mais classer Herrmann comme le « simple » compositeur d’Hitchcock serait réducteur. L’homme, qui a démarré sa carrière avec la BO de Citizen Kane avant de mourir en terminant celle de Taxi Driver, était un musicien bien en avance sur son temps, admiré par Truffaut et capable de développer son propre son, au point d’être bien souvent singé. Pour s’en convaincre, il suffit d’écouter le (trop court) catalogue de ce grand chef d’orchestre, ou de se rendre à la Philharmonie qui saura, à n’en pas douter, retranscrire parfaitement son univers.

Quoi ? Week-end Hitchcock
Où ? La Philharmonie de Paris, 221 Avenue Jean Jaurès, 19e
Quand ? Du 2 au 4 février. 
Combien ? De gratuit à 50€.

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