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La mayonnaise est en train de monter au sein du mille-feuille étatique français à propos de la réouverture des parcs parisiens. Alors que les bois de Boulogne et de Vincennes sont de nouveau accessibles depuis lundi, Anne Hidalgo s'est vu opposer un refus catégorique de la part du gouvernement à sa volonté de rouvrir de manière régulée les parcs et jardins parisiens. On est sympa, on rembobine.
Si elle milite depuis quelques jours pour l'ouverture à la promenade des espaces verts de la capitale, la maire de Paris en a remis une couche mardi en réitérant sa demande. Ses arguments pour justifier cette dérogation alors que Paris est en « zone rouge » ? La très forte densité de la ville et donc le besoin de plus d'espace, la régulation des flux dans les parcs et le port du masque obligatoire. Réponse quelques heures après du ministre de la Santé, Olivier Véran, bien droit dans ses bottes : « Non, nous n'ouvrirons pas les parcs et jardins à Paris, en Île-de-France, ainsi que dans les zones classées rouges », arguant que le beau temps pourrait inciter les gens à faire des folies.
Pas découragée pour un sou, Anne Hidalgo est revenue dans la mêlée mercredi matin au micro de Jean-Jacques Bourdin sur RMC, évoquant une « question de santé publique ». « On peut prendre le métro et on ne peut pas marcher dans un parc. Bien sûr, pas n'importe comment », a-t-elle précisé, évoquant le sport, la promenade, et interdisant au contraire les pique-niques ainsi que l'utilisation des aires de jeu. Cette fois-ci, c'est la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, qui a lui a répondu à l'issue du Conseil des ministres en début d'après-midi : « Nous ne sommes pas revenus sur cette décision ».
Fin de l'épisode des parcs ? Sans doute pas. Car si la maire estime que l'« on ne pourra pas contenir les Parisiens sur les trottoirs à proximité des parcs et jardins qui seraient fermés » et réfute tout dogmatisme, ce bras de fer est symptomatique de la lutte politique qui se joue avec le déconfinement.