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Des ouvriers rabotant un parquet, un ami rêvassant à son balcon, un inconnu qui fait sa toilette… Gustave Caillebotte, contrairement à ses amis impressionnistes dont il fut le mécène, aimait représenter des hommes dans la banalité de leur existence. Deux ans après sa retentissante acquisition de la toile Partie de bateau, et alors qu’on célèbre les 130 ans de sa mort, le musée d’Orsay propose du 8 octobre 2024 au 19 janvier 2025 une rétrospective originale de l’œuvre de ce peintre.
70 peintures, dont la fameuse Partie de bateau
En se penchant sur l’œuvre de Caillebotte, on découvre un témoignage exceptionnel et puissant de la vie quotidienne du Paris du XIXe, tout autant qu’un – déjà – questionnement de la place du masculin dans ce siècle où tout est bouleversé (les transports, les communications, les villes…). Pour figurer la thématique, Orsay présentera près de 70 peintures, dont la fameuse Partie de bateau, mais aussi le rare Rue de Paris, temps de pluie (1877), un tableau XXL nous plongeant dans le nouveau Paris d’Haussmann – ces immeubles à double rangée de balcons, ces grandes artères et ces passants en redingote et haut de forme déambulant sous des parapluies gris métallisé – exposé d'habitude à l’Art Institute de Chicago.
L’autre attrait de l’événement concerne le legs Caillebotte. A sa mort en 1894, le mécène avait filé à l’Etat sa collection – du très lourd, avec des Cézanne, Degas, Pissarro ou Renoir – à condition qu’elles soient exposées “au Louvre ou au Luxembourg”, et surtout pas “dans des musées de province” (on dit “en région”, Gustave). Après trois ans de détours juridiques, une salle spéciale Caillebotte fut construite au musée du Luxembourg pour les exposer, et Orsay l’a reconstituée le temps de l’expo !
Quand ? du 8 octobre 2024 au 19 janvier 2025.
Où ? musée d’Orsay, esplanade Valéry-Giscard-d’Estaing, Paris 7e.