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2024 aura été une année charnière pour le Centre Pompidou. Avec 3,2 millions de visiteurs dans ses entrailles et une hausse de 22 % sur l’année précédente, Beaubourg tire sa révérence avant sa fermeture temporaire.
Brancusi, star du début d’année
On vous avait prévenu : de 2025 à 2030, le Centre Pompidou se refait une beauté, et l’Atelier Brancusi, situé à quelques pas, ne fera pas fait exception. Avant de dire bye-bye un certain temps aux sculptures de l’artiste roumain, Beaubourg lui a rendu un dernier hommage avec une expo XXL alignant près de 200 sculptures, photos, dessins, films et documents d’archives. La plus grande rétrospective française jamais consacrée à ce monument de la sculpture européenne dont les courbes et les lignes épurées ont contribué à jeter les bases du minimalisme. Résultat, l’exposition Brancusi a scotché plus de 390 000 visiteurs jusqu’à sa clôture en juillet. Avec près de 5 000 entrées par jour, cette rétrospective a imposé le maître du minimalisme comme une figure incontournable de l’art moderne. Une expérience qui a fait vibrer autant qu’elle a épuré.
La BD dans toutes ses facettes
Si le Centre Pompidou a déjà ouvert les espaces de sa bibliothèque (la BPI) ou de son foyer à divers auteurs de BD, d’Art Spiegelman à Franquin, c’est la première fois que le centre d’art consacrait un événement d’envergure au 9e art dans ses galeries. Pour l’occasion, le musée n'a fait pas les choses à moitié et lui a déroulé le tapis rouge du niveau -1 jusqu’au 6e. Entre mai et novembre, l’exposition Bande dessinée, 1964-2024 a séduit 307 428 visiteurs, tandis que l’hommage à Corto Maltese à la BPI a happé plus de 100 000 curieux. Loin de se limiter à ses salles, le centre a aussi casé de « La BD à tous les étages » avec différents shows, ateliers et accrochages parallèles.
Du surréalisme qui secoue les esprits
Avant sa fermeture, le Centre Pompidou a dégainé une expo all-stars pour les 100 ans du surréalisme. À cette époque, le cartel des gauches remportait les élections législatives, Lénine passait l’arme à gauche et André Breton griffonnait le Manifeste du surréalisme. A l’occasion du centenaire du texte, le Centre Pompidou a imaginé une expo blockbuster (jusqu’au 13 janvier 2025) chargée de décrypter le texte et le mouvement qui ont mis le bazar dans les très rationnels mondes de l’art et de la pensée intellectuelle.
Pour tricoter cet événement Surréalisme, les commissaires ont choisi de mettre le Manifeste au centre en exposant le manuscrit – sorti de la réserve de la BnF – au milieu d’une grande spirale qui croise les figures totémiques ayant inspiré le mouvement (Lautréamont, Sade…), les imaginaires le peuplant (la forêt, le rêve, l’onirisme, l’inconscient, la déraison…) et bien sûr les œuvres qui ont jalonné l’âge d’or du mouvement, de 1924 à 1969.