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En 2025, la Bourse de Commerce prend l’art à bras-le-corps

La saison de la Collection Pinault jette un pont entre le corps et l’esprit avec une programmation musicale au diapason.

Alix Leridon
Écrit par
Alix Leridon
Journaliste, Time Out Paris
Corps et Ames
© Bourse de Commerce
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Pour sa saison 2025, de février à août, la Bourse de Commerce réunit une quarantaine d’artistes phares de l’art moderne et contemporain dévorés par une même obsession : le corps et sa représentation, voire son émancipation, grâce à l’art. Dans une vaste exposition aux multiples facettes – boule disco incluse – intitulée "Corps et âmes", on cheminera au milieu d'une centaine d'œuvres : photographies, peintures, sculptures, vidéos… La musique, résonance des corps et des âmes, y tiendra une place importante.

La création incarnée

"Corps et âmes" est une exposition collective couvrant plus d’un siècle de création qui interroge le corps et ses représentations, d’Auguste Rodin à Duane Hanson, de Georg Baselitz à Ana Mendieta, de David Hammons à Marlene Dumas. Notre véhicule terrestre y est présenté comme un objet politique, avec une bonne place accordée au tournant des années 1960, entre révolution sexuelle et mouvements féministes, antimilitaristes et antiracistes. Mais aussi comme une voie d’accès au spirituel, l’enveloppe charnelle devenant une incarnation de l’âme.

Corps et Ames
© Deana Lawson. Courtesy of the artist and Sikkema Jenkins & Co., New York

En prélude, deux artistes sont mis en avant par l’institution du 1er arrondissement dès le 5 février. Le Libanais Ali Cherri, dont les sculptures chimériques viendront habiter les vitrines du musée et surtout l’artiste contemporain superstar Arthur Jafa (ancien directeur de la photographie pour Spike Lee, entre autres), figure de proue de la recherche autour de la Blackness. Projetés dans la Rotonde jusqu’en mai, trois de ses films sont présentés pour la première fois à Paris. Cet artiste, dont l’œuvre est traversée de références et de réflexions autour de la musique, va représenter le fil rouge des événements musicaux tout au long de la saison.

L'Homme aux larmes (2024)
© Ali Cherri / Pinault Collection.L'Homme aux larmes (2024)

Arthur Jafa en musique

« Corps et âmes » en anglais, c’est « Body & Soul », standard du jazz et soirées house emblématiques. Un titre qui renvoie à la musique afro-américaine et qui va se traduire à la Bourse de Commerce par un enchaînement d'événements avec des musiciens et DJ de renom.

Incendies dans une foret
© Arthu Jafa / Gladstone Galleryakingdoncomethas (2018)

Les 6 et 7 février, un premier événement musical rend hommage au compositeur Arthur Russell, l'un des pionniers du disco underground ("Kiss Me Again" en 1978) adoré d’Arthur Jafa, dont les œuvres vont être réinterprétées par le Speakers Corner Quartet.

Dans une veine plus dancefloor, le 7 février, le mythique Paradise Garage, club new-yorkais des 80’s, pierre angulaire de la culture DJ et inspiration majeure d’Arthur Jafa, va ressusciter lors d’une soirée animée par les mix de Victor Rosado (ancien DJ du club !) et Lil Mofo.

Musique expérimentale, house et rap

Compositrice assise
© Arthur Jafa

Le 27 et 28 mars, on bascule dans une musique plus organique avec la première grande rétrospective française de Maryanne Amacher, compositrice américaine pionnière des expériences auditives extrêmes (et qui apparaît dans le slideshow APEX d’Arthur Jafa). Une invitation à explorer l'invisible musical, en collaboration avec le label new-yorkais Blank Forms. Le premier soir, Stefan Tcherepnin et Marianne Schroeder réaniment "Petra", pièce en tension permanente. Le second soir, l’ensemble Contrechamps convoque "GLIA", exploration organique des fréquences internes, avant de céder la scène à la diva gothique Diamanda Galás.

Le vendredi 4 avril, la Bourse de Commerce vibrera au son de Theo Parrish, monstre sacré de la deep house depuis les années 1990, pour un DJ set marathon.

Toujours en écho au travail d’Arthur Jafa et son collage de gospel et de sermons "akingdoncomethas", un événement inédit réunit, les 24 et 25 avril, le producteur de musique électronique Low Jack et la chorale congolaise Kingdom Molongi. Ensemble, ils composeront une œuvre musicale en live dans la Rotonde.

Et pour finir en beauté : l’artiste plasticien français Pol Taburet, le samedi 24 mai. Pour l'occasion, la scène rap francilienne s’invitera dans l’enceinte du musée, avec différents artistes aux influences caribéennes, à l’image de celles qui inspirent l'œuvre du jeune Guadeloupéen. Pour ne rien gâcher, une playlist spéciale a été imaginée, conjointement à l’exposition, par le passionné et spécialiste du jazz Vincent Bessières.

Quand ? 5 février au 25 août 2025
Où ? Bourse de Commerce 2 rue de Viarmes, Paris 1er


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